« La CSN est allée trop loin », dit le député Montigny

Des autocollants ont été apposés sur la façade du bureau du député Yves Montigny. Photo Karianne Nepton-Philippe
La CSN, accompagnée des CPE, manifeste aujourd’hui devant le bureau du député Yves Montigny contre le projet de loi 89. Toutefois, M. Montigny déplore les actions prises par la CSN et déclare qu’il portera plainte.
« La nuit dernière, autour de 20 h, des gens avec des capuchons et lunettes fumées, pour ne pas qu’on les reconnaisse, ont placardé l’ensemble du bureau de député », explique l’élu de la circonscription de René-Lévesque.
Ce matin, des dizaines de personnes manifestaient devant son bureau et on pouvait d’ailleurs y voir une panoplie d’autocollants sur les vitres du bureau.
« J’ai su ce matin qu’il y avait une manifestation. Je m’apprêtais à prendre la route pour aller au bureau et j’ai rebroussé chemin », mentionne Yves Montigny.
Le député a aussitôt demandé à son équipe de quitter le bureau et a annulé ses rencontres pour la journée.
« Ils ont fait ça ailleurs au Québec. Il semble y avoir un modus operandi de coller des autocollants, qui sont difficiles à décoller », poursuit M. Montigny, qui a appelé la Sûreté du Québec.
Il qualifie cette façon de faire de « déplorable », surtout que selon lui, le système de sécurité a aussi été placardé. « Non seulement il y a des façons de discuter et de se faire entendre qui ne sont pas obligées de briser l’identification d’un bureau de député. […] J’ai déjà mentionné à la Sûreté du Québec de porter plainte », dit-il.
Ces autocollants, dit-il, sont très difficiles à enlever et cela coûte cher, surtout s’il y a obligation à changer la façade.
« La CSN est allée trop loin. La partie syndicale a dépassé une limite », dénonce-t-il.
La CSN mécontente
« C’est le gouvernement qui va trop loin avec ce projet de loi », répond Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).
Ce dernier soutient que si le projet de loi 89 passe, il s’agit tout simplement d’une « attaque fondamentale à la classe moyenne ».
« On est ici ce matin, parce qu’il y a une urgence de passer notre message. Actuellement, le projet de loi suit son cours. Sauf qu’on demande le retrait du projet de loi », explique-t-il.
Pour Jessica Houde, présidente du syndicat des travailleurs et travailleuses des CPE de la Manicouagan, le projet de loi est « dérangeant » pour les CPE, qui sont actuellement en grève.
« C’est comme si le gouvernement venait nous affronter et qu’il nous avait ciblés pendant qu’on est en grève, pendant nos négociations », lance-t-elle.
« D’accepter de projet de loi, c’est un très grand recul pour la condition féminine », ajoute-t-elle en pensant à toutes les femmes qui travaillent dans les centres de la petite enfance.

Un équilibre ?
Yves Montigny défend qu’il milite toujours pour le respect du droit de grève des travailleurs.
« C’est pour ça que je suis en faveur du projet de loi 89, car il est équilibré. Il respecte à la fois le droit de grève des travailleurs, mais qui permet d’assurer une continuité d’un niveau de service acceptable pour les citoyens », explique-t-il.
Il précise vouloir, dans des situations de négociations, respecter le droit des citoyens d’obtenir des services.
« L’équilibre, c’est justement ce que le gouvernement va briser avec un tel projet de loi. L’équilibre entre les travailleurs et la partie patronale, dans des négociations, est souvent fragile », déclare pour sa part Guillaume Tremblay.
Le représentant syndical demande de connaître la raison derrière ce projet de loi. « Ils veulent carrément écraser une mouche avec une pelle en faisant ça ! »
Pour en savoir plus :
Les représentants syndicaux nord-côtiers dénoncent le projet de loi 89