La pénurie de main-d’œuvre, la transition énergétique et l’immigration étaient quelques thèmes phares sur lesquels les candidats de la circonscription de Côte-Nord-Kawawachikamach-Nitassinan ont débattu, mardi midi, à l’Hôtel Sept-Îles.
Le candidat libéral, Kevin Coutu, la candidate bloquiste, Marilène Gill, le candidat rhinocéros, Sébastien Beaulieu et le candidat affilié à aucun parti politique, Gilles Babin, se sont affrontés lors de l’événement.
La candidate conservatrice, Mélanie Dorion, a décliné l’invitation. La candidate néo-démocrate, Marika Lalime, quant à elle, n’a pas donné suite à l’invitation.
Énergie
Kevin Coutu était la cible de plusieurs attaques de la part de ses concurrents, durant le débat.
Sur le plan de la transition énergétique, Kevin Coutu propose avant tout une souveraineté énergétique écoresponsable.
« J’aimerais qu’on se préoccupe de l’environnement, mais je ne veux pas qu’on s’en inquiète », a-t-il dit. « Les entrepreneurs qui veulent s’installer ici avec de très gros projets tiennent compte de cette réalité-là. On veut produire des industries vertes. »
Marilène Gill, pour sa part, reproche au gouvernement libéral de mettre de côté de véritables ambitions écologiques, au profit d’une stratégie axée sur l’exportation des énergies fossiles.
« Votre grand plan énergétique n’est pas tellement différent de celui des conservateurs, ce que vous voulez, c’est des pipelines pour sortir le pétrole de l’Ouest », a-t-elle dit. « Au Québec, on est déjà [une super puissance énergétique], propre, qui plus est. »
Logement
Sous le thème de l’accès à la propriété, Kevin Coutu a vanté la plateforme du premier ministre libéral, Mark Carney, qui promet de construire 500 000 logements chaque année, avec le programme Maisons Canada.
Gilles Babin, lui, se questionne sur les modalités de se projet, valorisant plutôt des approches communautaires.
« La clé c’est le communautaire, il faut se prendre en main, ensemble, localement. »
De son côté, Marilène Gill dénote que ce plan n’est pas tout à fait adapté aux réalités du Québec.
« On a besoin de 100 000 [logements] minimum au Québec, présentement », a-t-elle déploré. « Pour nos amis innus aussi, ça fait combien de décennies qu’on en parle de la pénurie de logements chez les Premières Nations ? Ça, ça en fait partie et on ne le compte même pas dans ce chiffre. »
Immigration
Entre des propos parfois farfelus, comme la création d’un parc jurassique sur l’île d’Anticosti et l’asphaltage du fleuve pour pouvoir y traverser en go kart, Sébastien Beaulieu a souligné des enjeux importants, dont la reconnaissance des acquis.
« Ça va être important de travailler de pair avec Québec pour faire avancer les reconnaissances de diplômes. On n’est pas obligés d’avoir des docteurs qui chauffent des taxis au Québec. »
Kevin Coutu reconnaît pour sa part que les politiques de son parti doivent encore tenir compte des réalités régionales.
« Le plan actuel en immigration, proposé par le gouvernement libéral, n’est pas applicable sur la Côte-Nord, ne devra pas être appliqué de cette façon-là », a-t-il dit, affirmant qu’il donnera une voix à la Côte-Nord auprès d’Ottawa.
« Avez-vous parlé à Monsieur Carney ? » lui a lancé Gilles Babin, en offensive. « Il faut être en mesure de prendre des décisions ici. Il faut se prendre en main. Cette recette-là est incohérente. Il faut se rendre à l’évidence. »
Sébastien Beaulieu quant a lui, mise sur l’importance d’humaniser les travailleurs étrangers, reprochant à certains médias de radicaliser la population envers les immigrants.
« On les voit souvent comme des données statistiques et de la main-d’œuvre, mais ce sont des humains. Il va falloir commencer à changer le discours. »
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