Berthe-Hélène Boulianne fera le point sur plus de 10 années passées en Haïti à aider les enfants à se scolariser, en lançant son livre Le diable, Haïti et le Bon Dieu à l’Auberge de jeunesse de Tadoussac le 25 avril.
La résidente de Tadoussac en a formé des élèves durant sa carrière de professeure, et pas seulement au Québec.
Berthe-Hélène Boulianne s’est retrouvée par un heureux hasard à découvrir la perle des Antilles via la fondation Paul-Gérin Lajoie, qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations par l’éducation.
Peu après sa retraite en 2011, la principale intéressée prend la parole lors d’une conférence à l’Université Laval où des gens de la fondation se trouvaient.
« Ça a été un concours de circonstances incroyable. J’ai été approchée par les gens de la fondation et ils m’ont dit qu’ils avaient des contrats en Haïti pour contribuer à la scolarisation là-bas », raconte-t-elle.
Mme Boulianne relate que plus jeune une religieuse lui avait offert d’aller en Haïti, ce qu’elle a refusé à l’époque pour poursuivre ses études.
« C’est vraiment un hasard, et ça a fait surgir des réminiscences de mon enfance. Ce souvenir que j’avais d’aller en Haïti se promenait dans ma vie et à ce moment-là, c’était le bon moment », ajoute-t-elle.
Èd pou lékol
Après un premier séjour en Haïti, Berthe-Hélène Boulianne n’y trouve pas son compte, car les conditions de la fondation sont « rigides ».
« On demeurait dans un hôtel et on ne pouvait pas sortir quand on voulait. Ce n’était pas moi », estime l’auteure.
Elle entreprend donc de créer sa propre fondation, Èd pou lékol (Aide pour l’école), qui a contribué au mieux-être des élèves dans deux petites localités un peu au nord de la capitale Port-au-Prince.
Après 8 voyages en Haïti, Èd pou lékol a rénové une école et levé de terre une autre en plus d’assurer le cursus aux élèves qui la fréquentaient.
L’école de Saintard est présentement à l’arrêt, mais celle de Chinchiron offre toujours la scolarisation des enfants jusqu’à la 6e année.
Des initiatives ont vu le jour au fil des années pour financer les activités de l’école auxquelles plusieurs entreprises et citoyens de la région ont participé, et le lancement du livre suit la même logique.
Une grande aventure
C’est toute cette grande aventure qui sera à l’honneur dans le livre Le diable, Haïti et le Bon Dieu, qui couvre plus d’une décennie d’implication humanitaire de Berthe-Hélène Boulianne en Haïti.
L’auteure raconte que le titre fait référence aux obstacles et aux bons coups de son expérience en Haïti, et qu’il a été écrit sur une période de 12 ans.
« C’est un témoignage de ce que j’ai vécu. Ce n’est pas un 300 pages, ça se lit bien et c’est assez concis », annonce-t-elle.
Berthe-Hélène Boulianne identifie la construction de l’école de Chinchiron comme « l’aboutissement d’une vie », qui est abordée dans le livre.
« On a tellement eu ici, que quand on redonne aux gens qui n’ont rien eu, c’est extraordinaire », souligne-t-elle.
Cette dernière se désole des conditions politiques actuelles du pays et de ses groupes armés qui, pour elle, ne reflètent pas l’âme du peuple haïtien.
« Les bandes armées qui contrôlent les quartiers, c’est la folie. Les Haïtiens sont un peuple très résilient », rapporte Mme Boulianne.
Le lancement aura lieu au bar de l’Auberge de jeunesse de Tadoussac le 25 avril, un endroit symbolique pour la Tadoussacienne qui a opéré une cantine pour récolter des fonds pendant une dizaine d’années.
Berthe-Hélène Boulianne estime que le lancement donnera « un peu de dynamisme » et de renouveau à Èd pou lékol, qui est en besoin de relève pour poursuivre ses activités.
C’est vraiment louable l’initiative d’aider des enfants démunis dans un pays qui n’est pas le nôtre, un pays ne peut pas développer sans l’éducation, parce que c’est la base fondamentale de tout développement, sans l’éducation on a pas de médecins, d’ingénieurs, d’agronomes, d’avocats et de professeurs, le tout passe par l’éducation, en tant qu’haitien vivant au Québec, je voudrais remercier madame Bouliane pour cet énorme sacrifice qu’elle avait consentie le fait de quitter sa terre natale pour aller aider des enfants vulnérables. Merci! Merci! Merci