NordCueille veut agrandir sa production

Nicolas Boulay a fondé l'entreprise NordCueille. Photo Philippe Guimond
Après plus de 15 ans à combattre les incendies comme pompier forestier à la SOPFEU, Nicolas Boulay a choisi une autre voie en fondant son entreprise NordCueille. Basée à Ragueneau, la nouvelle entreprise pousse avec vigueur et nécessite aujourd’hui l’aide de la communauté pour un plus grand local.
NordCueille prend ses racines dans un profond amour du territoire et une volonté de vivre autrement, toujours en lien avec la nature, mais plus douce et plus durable. « Je voulais me découvrir une autre voie. Le métier de pompier forestier n’est quand même pas évident. NordCueille, c’est un peu de ça que c’est né. Je me promène beaucoup en forêt, je voyais un peu de tout et j’avais envie de découvrir une autre façon », explique-t-il.
Depuis un an, Nicolas cueille à la main les petits fruits et les champignons sauvages de la Côte-Nord. Thé du Labrador, thé des bois, airelle, chicoutai : il sélectionne soigneusement les produits emblématiques du territoire et les transforme avec soin pour les offrir aux curieux et aux fins gourmets. L’été dernier, il jonglait encore entre la cueillette et ses responsabilités à la SOPFEU. Mais pour l’été 2025, il s’y consacrera à temps plein.
Une campagne pour voir plus grand
Afin de faire passer son entreprise à la vitesse supérieure, Nicolas Boulay a lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme La Ruche. L’objectif : augmenter sa capacité de production en se dotant d’un espace de séchage et de conservation adéquat.
Très rapidement, il a réalisé qu’il avait un manque d’espace assez flagrant parce que c’est important au niveau de la conservation des produits forestiers non ligneux. « Moi, je les conserve en les faisant sécher et pour avoir une bonne qualité de séchage, on fait généralement sécher à froid sur des filets de séchage. Ça prend un grand espace, un endroit dédié à ça, une pièce sombre bien ventilée », confie-t-il.
Le financement recherché servira à se procurer une infrastructure dédiée, comme une tente ou une remorque isolée. Un pas essentiel, dit-il, pour passer à une production plus grande et plus stable.
« J’ai envie aussi d’engager des cueilleurs et, pour faire ça, il faut justement que j’aie l’espace pour finalement traiter leur récole. C’est vraiment l’objectif. Si j’ai l’espace pour conditionner et stocker, je vais être capable d’augmenter ma capacité de production. C’est vraiment ça la visée fondamentale de la campagne de sociofinancement », souligne le fondateur de NordCueille.
La Côte-Nord à l’honneur
Pour Nicolas Boulay, chaque produit vendu est une façon de faire rayonner la richesse naturelle de la région. « Sur la Côte-Nord, on est vraiment chanceux, car on a une grande variété de produits qui, somme toute, vont être assez présents et peu importe les conditions », insiste-t-il. Contrairement à d’autres entreprises qui achètent à l’extérieur, lui mise sur une approche locale et authentique.
« Je veux vraiment mettre de l’avant nos produits de la forêt boréale nord-côtière. Je pense qu’on a de belles choses. Justement, le thé du Labrador, c’est quelque chose qu’on a en abondance donc je vais mettre le thé du Labrador de l’avant. Chacun a ses forces et ses faiblesses. Même chose pour la chicoutai ou les airelles, ce sont des choses qu’on a plus ici qu’ailleurs », conclut-il.