Le seul dépanneur de Franquelin ferme ses portes

Une affiche inscrite « fermeture temporaire » a été mise sur la porte du dépanneur de Franquelin. Photo Charlotte Vuillemin
Franquelin perd son dépanneur. La propriétaire locataire du commerce, Karine Briand, annonce sa fermeture.
« J’ai fait mon rêve, j’ai réalisé quelque chose d’extraordinaire et j’en sors la tête haute. Je suis fière de moi-même et de mon conjoint », déclare Karine Briand.
Rappelons que cette dernière a repris les rênes du dépanneur le 1er avril 2022, après presque deux ans de fermeture.
C’est une multitude de facteurs qui ont mené Mme Briand à prendre cette triste décision.
« Quand j’ai pris le dépanneur, je me suis mise à travailler 16 heures par jour. J’ai travaillé d’arrache-pied sans arrêt », confie-t-elle.
« Je n’ai jamais traversé la rue et descendu la plage en trois ans », ajoute-t-elle.
À force de travailler autant, des douleurs physiques ont commencé à apparaître. « J’ai commencé à avoir mal dans un genou et à avoir des douleurs lancinantes que je pouvais plus endurer », dit-elle. Elle s’est d’ailleurs fait opérer au genou.
Ajoutons à cela le manque de main-d’oeuvre et le côté monétaire.
« J’ai eu de l’aide de certaines personnes du village, mais ce ne sont pas des employés. Donc, tu ne peux pas partir. La main-d’oeuvre est difficile à avoir », raconte-t-elle. « Tout ça ensemble englobé ensemble a fait que j’en suis venue à prendre la décision de fermer. »
Du positif
Prendre en charge le dépanneur et développer les services qu’elle a offerts a aussi eu du positif pour Karine Briand. « Je me rappelle, quand je l’ai pris, la coquille était vide. »
« J’ai vu le potentiel de ce dépanneur-là. Il y avait toujours du monde qui s’y arrêtait », dit-elle.
Le dépanneur était d’ailleurs très populaire auprès des passants et des touristes, grâce à son emplacement. « J’en ai vu des gens qui s’arrêtaient une fois et revenaient, parce qu’ils ont tellement aimé ça », raconte-t-elle.
Des histoires de clients satisfaits et de liens qu’elle a créés grâce au dépanneur, Karine Briand en a plus que pas assez. « Je ne regrette pas de m’être lancé là-dedans, d’avoir fait ce que j’ai fait. Il y a beaucoup de positif », confie-t-elle.
« Si je voulais continuer cet été, je pourrais, mais je devrais travailler de 7 heures du matin jusqu’à 11 heures du soir seule », poursuit-elle.
Karine Briand espère que quelqu’un souhaitera reprendre le commerce en charge, car « c’est un dépanneur qui est viable ».
« Une mauvaise nouvelle »
« La fermeture de l’unique dépanneur du village est une très mauvaise nouvelle », déclare le maire de Franquelin, Victor Hamel.
Il indique entre autres que la population vieillissante aimait se procurer des plats préparés par Mme Briand.
« Le contexte économique étant difficile, les gens se dirigent vers les marchés d’alimentation où les coûts sont moindres », affirme-t-il.
M. Hamel ne peut s’avancer actuellement sur les possibilités futures avec le bâtiment du dépanneur. « C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris ça, mais je ne peux pas dire ce qui est garant de l’avenir. »