La cible du 90 minutes à l’urgence encore loin d’être atteinte

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, à la période des questions du 6 mai 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
La Coalition avenir Québec (CAQ) ne sait toujours pas si elle respectera sa promesse électorale de 2018 d’être pris en charge aux urgences dans un délai de 90 minutes.
À l’étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé mardi, ni le ministre Christian Dubé, ni la PDG de Santé Québec, Geneviève Biron, n’ont été en mesure de répondre à la question du libéral André Fortin.
L’élu de Pontiac soulignait qu’en date de mardi matin, l’attente à l’urgence de l’hôpital de Gatineau était de 8 heures 23 minutes. L’attente moyenne à l’échelle de la province est de 2 heures 46 minutes.
La CAQ avait pourtant pris l’engagement ferme de ramener l’attente moyenne aux urgences à 90 minutes. Cette cible devait être atteinte en 2022-2023, mais dans son plus récent plan stratégique, le ministère de la Santé l’a reportée à 2026-2027.
Or, le ministre Dubé a été incapable mardi de garantir que la cible sera bel et bien atteinte dans les délais. Il a fait valoir que les visites aux urgences ont augmenté dans la dernière année en raison notamment du vieillissement de la population.
«On va continuer de mesurer ça. Je pense que c’est ça que les Québécois nous demandent», a-t-il affirmé.
«Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites que les Québécois vous demandent de mesurer ça. Les Québécois vous demandent d’améliorer la chose», a rétorqué M. Fortin. «Ce qui se mesure arrive», a conclu M. Dubé sur une note philosophique.
De son côté, Mme Biron a déclaré qu’on ne pouvait pas s’attendre à un «résultat uniforme» à travers le Québec. L’objectif du 90 minutes demeure cependant une «belle cible» à «garder en tête», a-t-elle dit.
Dans l’intervalle, les cas mineurs doivent aller voir leur médecin plutôt que de se présenter à l’urgence, a rappelé le ministre. Québec négocie présentement avec les médecins pour renouveler l’accord-cadre qui définit leurs conditions de travail.
«Si on ne règle pas le problème en amont de l’urgence, les gens vont continuer d’y aller, donc il faut qu’il y ait une meilleure prise en charge, pas uniquement à l’urgence, mais par les médecins», a-t-il fait valoir.