Défiguré pour un chien | La famille de la victime « à bout » des procédures

David Vibert au palais de justice de Sept-Îles, jeudi. Photo Sylvain Turcotte
Les émotions étaient fortes, jeudi, au palais de justice de Sept-Îles pour les représentations sur sentence dans le dossier de David Vibert, coupable de voies de faits graves sur Neil Scott, qu’il a défiguré en le ruant de coups, parce qu’il avait accidentellement heurté son chien en voiture.
Un matin d’octobre 2022, à Longue-Pointe-de-Mingan, Neil Scott aurait heurté accidentellement le chien de David Vibert. Ça lui aura valu d’être sauvagement défiguré par ce dernier. Encore à ce jour, sa vie est hypothéquée par cet événement qui l’a laissé avec de nombreuses séquelles.
Neil Scott et son entourage devront attendre avant de connaître le verdict, car les représentations sur sentence n’ont finalement pu être complétées, à travers les différents dossiers et les multiples suspensions. Les procédures reprendront le 18 septembre.
Mona Vaillancourt, la femme de la victime dans cette histoire, a mentionné au Journal être « déçue, fatiguée et à bout ».
« C’est long. J’ai hâte que ça se finisse, bien bien hâte », a-t-elle soufflé à la sortie de l’audience.
Elle espère une sentence « à la hauteur du crime commis. »
Mme Vaillancourt en était à une huitième présence à la Cour pour assister aux procédures.
« Ça va faire trois ans le 12 octobre », a dit Mme Vaillancourt, désespérée par la tournure de la journée.
« C’est éprouvant, une [témoin] s’est fait bombarder. C’est beaucoup de vies brisées, chambardées. Il [David Vibert] a quand même battu mon conjoint, c’est de l’acharnement. C’est inhumain », a-t-elle exprimé, soutenant que son Neil n’avait pas fait exprès pour frapper le chien.
Signe de l’émotion et de la tension qui régnaient pour cette cause, les constables spéciaux ont fait sortir quelques personnes de la salle de cour. La juge Vicky Lapierre a dû rappeler que la salle de cour doit être un endroit neutre et serein.
À la conclusion de l’audience, des proches de l’entourage de M. Scott ont décrié le déroulement du système judiciaire, un parlant de « parjure » face au témoignage de David Vibert.
À la barre
Dans l’extrait de la déclaration d’un des témoins, absent à la cour, dont le témoignage a été présenté par Me Marc Bérubé, la personne a indiqué qu’elle n’était pas capable d’identifier Neil Scott, tellement il était blessé. « Il était défiguré, rempli de sang », a-t-il relaté.
Pour sa part, appelé à témoigner, Michel Alain a jeté un regard incisif à l’endroit des parents de l’accusé, en se rendant à la barre.
Quant à Judy Burgess, témoin pour la Couronne, elle a dit avoir « vu David Vibert frapper Neil Scott sans arrêt », le frappant avec vigueur avec le poing, une scène qu’elle a qualifiée « d’intense ».
« J’ai crié à mon conjoint : David est en train de tuer Neil », a-t-elle mentionné à la Cour.
Mme Burgess a été défiée à quelques reprises par l’avocat de la défense, Jean-Luc Desmarais, notamment au sujet de la déclaration livrée aux policiers.
Du côté de l’accusé, David Vibert a mentionné que sa vie n’allait pas bien au moment des événements d’octobre 2022.
Il a mentionné que Neil Scott lui avait dit qu’il n’avait pas fait exprès, lorsqu’il a heurté son chien. David n’était pas ce cet avis face à ce qu’il a vu. Les deux hommes se sont chamaillés. L’accusé dit l’avoir frappé quatre fois, et que c’est au dernier coup que l’homme est tombé.
M. Vibert aurait appelé le 911 pour une ambulance, indiquant qu’il avait eu une altercation et qu’il avait frappé quelqu’un.
Deux rapports demandés
Les représentations sur sentence, étape pour établir les éléments de faits aggravants à considérer par la juge, n’ont pu être complétées.
Le tribunal a ordonné un rapport présentenciel et un psychologique. Les deux documents doivent être livrés avant le retour du dossier devant la cour, pour la continuation des représentations.
Il restera le contre-interrogatoire de la Couronne face à l’accusé, David Vibert. Après, les deux parties pourront plaider la peine qu’il juge appropriée.
La juge pourrait prendre la cause en délibéré, avant de faire connaître la sentence.
Me Marc Bérubé a une idée de la peine qu’il entend demandé, soit pénitencier, mais ne peut se prononcer davantage.