Interdiction des cellulaires à l’école : des questions demeurent sans réponse

L'interdiction des cellulaires dans les établissements scolaires fait partie des recommandations de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux, déposée le 22 avril. Photo iStock
Le Centre de services scolaires de l’Estuaire (CSSE) ne peut se prononcer actuellement sur la façon dont sera gérée la nouvelle interdiction émise par le gouvernement sur les cellulaires à l’école.
Il y a toujours de grandes questions sur la façon dont la réglementation sera appliquée.
« Il est difficile, à ce moment-ci, de prendre des alignements clairs sur la suite des choses », fait savoir la régisseuse aux communications du CSSE, Patricia Lavoie.
« Il manque plusieurs précisions sur les encadrements et les différents éléments des nouvelles consignes », précise-t-elle.
Rappelons que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a fait l’annonce que les cellulaires seront désormais interdits dans les écoles. Une décision qui a été prise à partir d’une recommandation de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux déposée le 22 avril.
Ce dernier a aussi précisé que le vouvoiement sera obligatoire pour les élèves envers leurs professeurs. Cette portion n’a pas été discutée dans les rencontres du CSSE, car elle ne devrait pas occasionner beaucoup de changements.
Qui devra gérer ?
« En ce moment, on ne sait rien de plus que ce qui a été dit par le ministre. On doit se préparer, mais on attend les détails », mentionne Mme Lavoie.
Il faudra aussi déterminer qui devra gérer l’application des mesures. Pour l’instant, cela serait une responsabilité « collective et partagée ».
« Il est cependant certain que ces modifications aux codes de vie des écoles nécessiteront de l’adaptation pour les élèves et le personnel, mais aussi de la part des parents », ajoute la porte-parole, à la suite d’une rencontre tenue le 6 mai.
Dans tous les cas, les établissements devront revoir leurs activités pour l’heure du dîner, par exemple, pour occuper les jeunes qui avaient l’habitude de passer le temps devant leur écran.
Ce n’est pas négatif
La nouvelle mesure du ministre Drainville n’est toutefois pas accueillie de façon négative. Patricia Lavoie parle plutôt « d’ouverture » chez les directions des établissements.
Alors que le cellulaire était déjà interdit en classe dans certaines écoles, plusieurs d’entre elles envisageaient déjà leur interdiction au sein de l’édifice.
« Certaines directions ont même échangé rapidement avec des membres de leur gouvernement étudiant qui, sans se réjouir de la situation, ne sont pas non plus outrés de la réglementation à venir », révèle-t-elle.
Mme Lavoie soutient que l’ensemble des directions d’écoles du secteur se mettent d’accord sur l’impact que cela peut avoir sur l’intimidation chez les jeunes.
« Bien que la réglementation nécessitera des ajustements, la révision des codes de vie et de la sensibilisation […], plusieurs éléments positifs s’en dégagent puisque ce sont souvent les élèves les plus vulnérables qui faisaient les frais d’un mauvais usage du cellulaire à l’école », dit-elle.
Dès la prochaine rentrée
Voici quelques détails sur l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure concernant l’interdiction des cellulaires à l’école.
– Les cellulaires seront interdits dès la prochaine rentrée scolaire.
– Le règlement s’appliquera du début à la fin des cours, que ce soit dans les classes, durant les pauses ou sur le terrain de l’établissement scolaire.
– Les écoles publiques et privées, au primaire et au secondaire, sont concernées.
– Depuis janvier 2024, le cellulaire était interdit dans les classes seulement.