Du rêve d’un passionné à une réalité en pleine effervescence, le Godbout Fest s’apprête à faire vibrer toute la Côte-Nord. Derrière ce projet audacieux, on retrouve Valérie Desbiens et son conjoint Harold Couturier, co-organisateurs de l’événement et propriétaires du Pub Ancien Magasin Général de Godbout.
Le Godbout Fest, c’est l’histoire d’un rêve qui prend racine sur la Côte-Nord, dans un petit village qui voit grand. Musique, festivités, rencontres humaines et chaleur nord-côtière : tout est en place pour que l’édition 2025 marque les esprits et les calendriers pour les années à venir.
Avec une programmation éclectique, une logistique colossale et une ambition inébranlable, le couple veut faire de son petit village de 297 habitants un carrefour culturel incontournable de la scène festivalière cet été.
Une idée née de la passion
À l’origine du Godbout Fest, il y a Harold Couturier, décrit par Valérie comme « un gars intense », un vrai visionnaire. « Il a eu l’idée du festival l’année passée, et il a décidé de le refaire, mais en plus investi, plus professionnel. Il a mis le paquet, et il s’est entouré d’une équipe solide », raconte-t-elle avec fierté.
Wayne Studio de Sept-Îles, des collaborateurs impliqués dans les Fêtes du Vieux-Quai et le Centre des congrès, ainsi que Donovan et Samantha, courtiers immobiliers à Baie-Comeau bien connus pour leur implication dans plusieurs événements, se sont joints à l’aventure. Des gens de St-Marc-de-Latour, d’Innu Nikamu, et d’un peu partout sur la Côte-Nord apportent aussi leur appui.
Cette reconnaissance grandissante a aussi ouvert la porte à de nouvelles idées. « On a déjà du monde qui nous appelle, on a des humoristes qui nous appellent pour faire un autre volet, ce serait le volet humoristique. Alors l’année prochaine, le monde commence déjà à en parler », divulgue l’organisatrice.
Des commanditaires d’envergure embarquent dans le projet, dont Nashville Radio, qui diffuse des annonces sur tout le réseau country du Québec.
« Des gens nous ont entendus en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick. Pour eux, voir Louis Bérubé ou Hert Leblanc, ça implique normalement de monter à Québec ou Montréal. Là, ils font trois heures de route, ils prennent le traversier, arrivent chez nous et le tour est joué », sourit Valérie.
Un organisme à but non lucratif a été mis en place sous le nom Productions Ancien Magasin Général pour encadrer le festival et assurer sa pérennité.
Un défi logistique majeur
« 10 000 personnes sont attendues. On a déjà 3 000 billets vendus. Si on a le un huitième des billets qui viennent de Baie-Comeau, c’est beau. À date, c’est du monde du Nouveau-Brunswick, c’est du monde du bout de la Côte-Nord. À Aguanish, on doit avoir 60 personnes qui viennent, quasiment tout le village nous a appelés », s’étonne-t-elle encore.
Accueillir 10 000 personnes dans un village de moins de 300 âmes est un pari ambitieux. Mais cette affluence ne vient pas sans son lot de défis. L’hébergement est déjà complet à Godbout et dans les environs.
« L’auberge est déjà pleine à Franquelin. Nous autres, les auberges sont pleines aussi. On est en pourparlers avec la Municipalité pour créer des petits terrains de camping comme pour le festival », mentionne la restauratrice.
Des stationnements à l’extérieur du village avec un service de navette sont aussi en préparation pour désengorger les rues. Côté restauration, l’équipe prévoit des foodtrucks variés de mexicain, thaï, pizza, afin de combler les appétits de milliers de festivaliers. « On ne peut pas nourrir tout le monde juste avec notre restaurant et la cantine », lance Valérie Desbiens.
L’implication communautaire
Si Harold est l’âme du festival, Valérie ne ménage pas ses efforts pour assurer le bon déroulement de l’événement. Elle connaît bien le monde de l’événementiel pour y avoir œuvré depuis des années dans la région.
« J’ai toujours été une face publique dans le coin. Ce n’est pas trop dur pour moi d’aller chercher ce qu’il fallait au niveau des bons contacts, des bonnes personnes. C’est sûr que créer l’équipe n’a pas été long. Quand tu rencontres mon chum une fois, tu te dis le gars, c’est un visionnaire, ça va marcher ses affaires », souligne-t-elle.
Le couple peut compter sur une équipe de sécurité solide, mais aussi sur un réseau de bénévoles en croissance. « C’est sûr et certain qu’on va avoir besoin de bénévoles », assure-t-elle en lançant un appel au peuple.
Le village, autrefois plus peuplé, est en effervescence. « Avant, il y avait 2 000 à 3 000 personnes ici. Mais déjà s’il avait 1 000 personnes attendues, ça serait déjà énorme pour Godbout. On va ramener de la vie, de la musique, des sourires », explique-t-elle.
Un village transformé
Le Godbout Fest, ce n’est pas juste un festival. C’est un souffle nouveau pour un village qui a connu des jours plus animés. « Ce n’est pas juste de la musique. Ça va être énorme. On avoir des jeux d’enfants, des jeux gonflables. On a pensé aux taureaux mécaniques pour le festival country pour qu’on puisse rire un peu », explique la coorganisatrice.
Et à entendre Valérie parler avec enthousiasme, il ne fait aucun doute que Godbout est en train de se transformer le temps d’un été.
De la passion d’un couple visionnaire naît un événement d’envergure qui dépasse les frontières régionales. « Montrer au monde qu’il y a des affaires à faire, qu’on s’intéresse un peu à tout, et que ce n’est pas parce qu’on reste dans le fond d’un village qu’on n’est pas cultivé et qu’on ne connaît rien », conclut Valérie Desbiens.
Trois volets, trois ambiances
Le Godbout Fest ne se résume pas à une simple fin de semaine de spectacles. Il s’agit en fait d’un festival en trois volets, répartis sur trois périodes de l’été : une en juin, une en juillet et une en août.
Volet Country — 20 au 23 juin
Des légendes comme Louis Bérubé et Hert Leblanc, cumulant chacun 40 ans de carrière, seront les têtes d’affiche d’une programmation que Valérie Desbiens qualifie d’« incroyable ». Travis Cormier, Rick Pagano, Véronique Labbé et d’autres s’ajoutent à cette brochette étoilée.
Volet Hip-Hop — 11 et 12 juillet
Pour les amateurs de beats urbains, le Godbout Fest réserve également une programmation de feu. « Taktika, je les écoute depuis que j’ai 15 ans », lance Valérie, visiblement émue. Fou Furieux, Tel Kel, Ruffneck, Buzzy Bwoy et plusieurs autres feront vibrer le village. « Même si tu n’aimes pas le hip-hop, tu vas danser », promet-elle.
Volet Festif — 29 au 31 août
Clôturant la saison en beauté, le segment festif mêlera rock, folklore et musique populaire avec des artistes comme Lendemain de veille, Jérôme 50, Les Dales Hawerchuck, Marie-Chantal Toupin et Dave Bourgeois. De quoi satisfaire tous les goûts.
Toujours plus loin
Le Godbout Fest n’est qu’un volet de la programmation estivale du Pub Ancien Magasin Général. « En fin de semaine, c’est Laurence Saint-Martin. La semaine prochaine, c’est Martin Deschamps. Après ça, on a Guillaume Laffont qui s’en vient. C’est tous des gros noms », souligne fièrement Valérie Desbiens, à la fin avril.
Ce rayonnement commence à se faire sentir dans les milieux artistiques. « C’est tout du bouche-à-oreille au travers des artistes. Ce sont vraiment les agents et les artistes qui nous appellent. Keven Parent a parlé de nous autres à la radio à Montréal. William Deslauriers, il nous a rappelés aussi. C’est rendu que les artistes nous appellent et ils veulent venir à Godbout. C’est très drôle », dit-elle.
En parallèle, Valérie et Harold ont lancé un podcast baptisé Le Pubcast, qui sera diffusé sur les ondes locales, notamment aux 97,1 et 100,5 FM. « Ça va permettre aux gens d’entendre parler du festival, des artistes, de l’ambiance », divulgue Valérie Desbiens.