L’expédition À la mer du Nord qui partira de Tadoussac vers les confins de la Baie-James en canot a trouvé tout son monde. L’équipe finalise les derniers préparatifs et quittera la baie de Tadoussac le 31 mai en après-midi.
Le fondateur de l’organisme À la mer du Nord et grand passionné du canotage, Bruno Forest en a mis du temps pour préparer son expédition.
Après avoir orchestré la construction de 6 canots de cèdre en toile, filtré les candidatures reçues pour remplir les rangs de son équipe de 12 personnes et accompli les nombreux préparatifs en tous genres, ce dernier attend le départ de pied ferme.
« C’est une date qui arrive plus vite que l’on pense. Je vais me réveiller et je vais être en train de pagayer », résume le chef de brigade ajoutant que les canots « sont d’une poésie et d’une légèreté à pagayer » après les avoir essayés.
Une équipe du tonnerre
C’est pas moins de 150 personnes qui ont soumis leur candidature pour faire partie de l’équipe de 7 canotiers permanents de l’expédition, qui feront le chemin durant tout l’été.
Bruno Forest rapporte que le comité de sélection en a eu pour son argent en ce qui concerne la qualité des candidatures, ce qui a toutefois mené à des choix difficiles.
« Sur les 150, il n’y en avait pas beaucoup qui n’avait pas rapport. Par contre, on a reçu de gros curriculum vitae, et ça faisait bizarre de refuser de grosses candidatures comme ça », révèle-t-il.
M. Forest indique que, depuis la sélection, les membres permanents font leurs préparatifs respectifs de leur côté, et qu’ils présentent tous des aptitudes intéressantes dans l’intérêt du groupe.
« Chacun a son rôle spécifique. Il fallait des gens qui soient polyvalents, mais aussi complémentaires pour la psychologie d’équipe que l’aventure va mettre à l’épreuve », mentionne le chef de brigade en énumérant des rôles comme la maître pêcheuse, le secouriste et le responsable de la logistique alimentaire.
Une fête pour célébrer le départ
C’est le 30 mai que se déroulera la soirée protocolaire avec des discours et des allocutions des différents partenaires et membres de l’organisme À la mer du Nord, et le grand départ de la baie de Tadoussac est fixé au lendemain à 14 h 30.
Loin de vouloir que les gens s’endorment aux abords de la plage en voyant le cortège s’éloigner, Bruno Forest a prévu un événement familial durant la journée.
« On invite les gens à venir faire connaissance avec l’équipe, et il y aura également des ateliers de confection de canots miniatures avec les gens d’Essipit », dévoile-t-il.
Des activités familiales et un pique-nique communautaire sont également au programme, avec un conte de l’autrice Mme Chose et la cérémonie de baptême des canots.
« Ce sera Mathias Mark, qui est agent culturel de Pakuashipi, qui fera la cérémonie du baptême des canots et, ensuite, on est partis pour 1 200 kilomètres », dévoile Bruno Forest.
Un symbole fort
L’intérêt envers l’expédition a connu toute une montée sur les réseaux sociaux de l’organisme, avec un peu plus de 4 000 abonnés depuis sa création au printemps 2024.
Abordé au sujet de la popularité croissante de l’expédition, Bruno Forest remarque que l’intérêt a toujours été présent même lorsqu’elle était embryonnaire.
« Je l’ai senti quand je l’ai publié mon livre sur les canots Tremblay à l’automne dernier. Il y a eu 6 lancements dans 6 villes, et ça a rempli des microbrasseries avec plein de gens que je ne connaissais pas », raconte-t-il.
« Je pense que l’histoire intéresse particulièrement les gens et, plus précisément, les choses qui nous rattachent au territoire et au canotage, un passé qui n’est pas si loin derrière nous », estime M. Forest.
Ce dernier souligne également la participation des Innus dans le projet, qui représente à ses yeux un symbole fort de collaboration entre les deux peuples.
« On n’est pas là pour faire de grandes déclarations politiques et refaire l’histoire, mais l’expédition est un point de rencontre qui nous est commun où on peut se retrouver et pagayer ensemble, et juste ça, je trouve que c’est déjà beaucoup », souligne le chef de brigade.