Près de 50 % des profs victimes de violence, selon un sondage

Par Johannie Gaudreault 2:53 PM - 15 mai 2025
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Près de la moitié des enseignants représentés par le Syndicat de l'enseignement de la Haute Côte-Nord-CSQ disent vivre de la violence depuis le début de l'année scolaire. Photo iStock

Depuis le début de l’année scolaire 2024-2025, 48,6 % des enseignants membres du Syndicat de l’enseignement de la Haute Côte-Nord-CSQ (SEHCN-CSQ) ont subi de la violence à l’école. 

Les quelque 70 professeurs ayant répondu au questionnaire ont exprimé ce fait « très préoccupant », à l’occasion d’une consultation menée en avril dernier.

Au niveau national, ce pourcentage augmente à 52 % des 7 300 enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).

« Les données de la consultation illustrent l’urgence d’enrayer la situation de la violence subie dans nos établissements scolaires, surtout dans le contexte de pénurie que nous connaissons », commente Rémi Therriault, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute Côte-Nord-CSQ.

« En collaboration avec la CSQ, nous avons mis de l’avant des solutions, dont un guide pour traiter la violence dans les milieux et un protocole d’intervention auprès du personnel scolaire qui est victime de violence. Nous travaillons avec le ministère afin que de nouvelles mesures soient mises en place pour la prochaine rentrée, tout en nous attendant à ce que les ressources nécessaires soient au rendez-vous », a fait savoir Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ.

Comme la violence se manifeste rarement sous une seule forme, l’analyse des données de la consultation met notamment en évidence des situations complexes.

Ainsi, dans la région de la Manicouagan et la Haute-Côte-Nord, parmi les enseignantes et enseignants victimes de violence :

− 47 % en ont vécu au moins une fois par mois, et 15 % au moins une fois par semaine;

− 94 % des personnes répondantes ont rapporté avoir été victimes de gestes d’un élève, et 24 % d’entre elles ont signalé avoir subi de la violence de la part d’un parent ou d’un tuteur.

La violence s’exprime sous plusieurs formes dans le milieu scolaire. Ainsi, parmi les enseignants en ayant été victimes :

− 74 % d’entre eux ont subi de la violence verbale;

− 59 % des répondants ont vécu de la violence physique;

− 36 % des enseignants ont subi de la violence psychologique.

La consultation révèle une autre information cruciale, aux yeux des syndicats. « Seulement 35 % des profs victimes de violence affirment que leur employeur s’est assuré, toujours ou la plupart du temps, qu’ils étaient en mesure de poursuivre leur travail », dévoile l’enquête.

« C’est nettement insuffisant! Il est essentiel que le milieu scolaire soit mieux soutenu pour être attractif, d’autant plus que, d’une autre main, le gouvernement nous enlève d’importants leviers en matière de santé et sécurité au travail dans son projet de loi 101, et ce, en dépit de ses obligations comme employeur de protéger les victimes de violence », a soutenu M. Bergevin.

« Il faut établir une culture de la tolérance zéro où chaque geste de violence doit être dénoncé et où les services de soutien aux victimes doivent être systématiques. Nous le répétons, la violence, ça ne doit jamais faire partie de notre travail », conclut Rémi Therriault.