La Ville de Forestville a pu compter sur tous les paliers de gouvernement pour remettre son quai à neuf, inauguré au tournant de l’année 2024. Depuis, ce ne sont pas les projets qui manquent pour maximiser le potentiel.
La mairesse de Forestville et préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, ne cache pas son enthousiasme lorsque vient le temps de parler du quai de la municipalité, qui est le seul de nature industrielle dans la région.
Le quai, qu’elle qualifie de « levier de développement économique important », a joui d’investissements de 11,7 M$ qu’elle a financés à la hauteur de 40 %.
Le tablier du quai de 136 mètres de longueur par 25 mètres de largeur a d’ailleurs été bétonné, à la suite de recommandations d’ingénieurs, qui lui ont prédit une durée de vie supérieure qu’un même revêtement en asphalte.
Le résultat est un quai régional, mais industriel, qui est flambant neuf et en phase avec celui de Port-Cartier à l’échelle de l’économie provinciale.
« Dans la vision d’avenir, il faut voir le quai de Forestville, qui vient se placer en complémentarité avec les grands ports de la Côte-Nord, comme Baie-Comeau et Sept-Îles, dont les activités s’étendent au-delà de la province. »
– Micheline Anctil
« Dans la vision d’avenir, il faut voir le quai de Forestville qui vient se placer en complémentarité avec les grands ports de la Côte-Nord, comme Baie-Comeau et Sept-Îles, dont les activités s’étendent au-delà de la province », précise Micheline Anctil.
Un quai important
La Municipalité est propriétaire et gestionnaire des installations portuaires et de l’aéroport, et se charge également du développement des carrières et des sablières situées sur son territoire.
La directrice du développement économique à la ville de Forestville, Alyson Durocher-Savard, soulève qu’il y a un bon lien avec l’économie régionale.
« La proximité entre les installations portuaires de Forestville et les différentes infrastructures que sont le parc industriel, l’aéroport, le réseau routier et les zones industrielles représente un avantage attractif pour ses utilisateurs », souligne-t-elle.
Cette dernière dévoile qu’il y a quelque 65 000 tonnes de marchandises, principalement du vrac solide comme du sable et du sel, qui transigent chaque année par le port de Forestville, qui offre également un service de cabotage depuis 2015.
Le MV Jean-Joseph de l’entreprise Bétonnières du Golfe, chargé du transport de sable, a une capacité de 3 000 tonnes et un volume de chargement de 4 250 m³, et offre une tarification « abordable, flexible et accessible » aux dires de la directrice.
Potentiel
Micheline Anctil fait savoir qu’il y a un bon potentiel pour développer d’autres projets de transport dans le coin du quai, qui dispose d’une proximité avec le parc industriel.
« Le quai est une structure de développement économique de grande importance, pas seulement pour Forestville mais pour l’ensemble de la Haute-Côte-Nord pour le transport de personnes et de marchandises. Il pourrait éventuellement servir à une entreprise comme Boisaco, par exemple », explique la mairesse.
Alyson Durocher-Savard souligne que les terrains vacants à faible coût, en périphérie du quai, pourraient être mis à contribution afin de « favoriser l’implantation de nouvelles entreprises et pallier aux différents besoins d’entreposage ».
Traverse Rimouski-Forestville
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la rupture du service de traverse estivale entre Rimouski et Forestville, mais la volonté de la Municipalité à le ressusciter est toujours bien là.
Micheline Anctil fait savoir que la Corporation de développement maritime, en partenariat avec la Ville de Rimouski, est à l’étape de trouver l’armateur et de déterminer le type de navire.
« On est encore très actifs dans le dossier. On veut qu’un service de traverse soit mis en place pour 2026, ou peut-être 2027 », affirme l’élue, en précisant que la communication avec Rimouski est excellente.
« Ça peut sembler long, mais c’est important de faire les étapes une à la fois et de travailler sérieusement avec un promoteur », estime-t-elle. « Quand on va relancer ça, on veut que ce soit un service qui soit fiable et sécuritaire qui dure dans le temps », ajoute la mairesse.
Les derniers ajustements structurels sur le quai devront se réaliser en fonction du type de navire qui sera utilisé pour la traverse. Micheline Anctil n’exclut pas l’ajout de bâtiments d’appoint pour répondre aux besoins qu’elle engendre.
La Ville de Forestville voit avec cette traverse la possibilité de couvrir un circuit touristique « en boucle » en sortant, ou entrant par la traverse qui relie Les Escoumins à Trois-Pistoles.
« Nous travaillons ensemble et il y a de la place pour les deux traverses. Ça permettrait de développer une forme alternative de tourisme, avec des entrées et sorties aux deux coins de la Haute-Côte-Nord », croit Micheline Anctil.