À seulement 9 ans, Hugo Jobin a traversé ce que peu d’enfants devraient connaître. Après plus de deux ans de traitements contre une leucémie lymphoblastique aiguë, le jeune Baie-Comois a symboliquement tourné la page de la maladie en sonnant les cloches de la victoire.
Hugo a pu sonner cette fameuse cloche de la guérison à trois reprises. Une première fois, au CHU de Québec, au département d’hémato-oncologie pédiatrique, une seconde fois, à l’Hôpital Le Royer de Baie-Comeau et tout récemment, devant ses camarades de l’école Leventoux, ses professeurs et sa famille.
« Quand j’ai sonné la cloche, j’étais content, fier », confie Hugo au journal Le Manic entouré de ses parents à leur résidence. « C’était un soulagement… Je suis passé à travers, c’est fini. »
Une célébration remplie d’émotions
Le 13 mai, un moment fort en symbolisme s’est tenu dans l’agora de son école, où les élèves de la maternelle à la 6e année, ses enseignants, sa sœur Romy ainsi que ses parents étaient réunis pour célébrer la fin de cette épreuve.
« Je ne m’attendais pas à ça et quand je suis arrivé et que j’ai vu mes parents, j’avais un gros sourire », raconte le jeune homme rempli de gratitude. Il a pu sonner la cloche entourée de centaines de petites mains, toutes unies pour applaudir sa résilience.
Pour ses parents, ce rituel dépasse le symbole. « Ce n’est pas juste de sonner une cloche, c’est toute ta vie qui change quand tu peux être traité chez toi », explique Mélanie Garneau, la mère de Hugo.
Grâce à la collaboration du CHU de Québec et du personnel de Baie-Comeau, la famille a pu maintenir une vie stable malgré les défis, un privilège rare pour des familles confrontées au cancer pédiatrique.
« Peut-être que j’ai été chanceux d’avoir eu la leucémie… Ça m’a permis de connaître plein de monde et de vivre des choses que je n’aurais jamais vécues », confie Hugo avec beaucoup de maturité. Sa mère renchérit précisant que « ce n’est pas seulement une guérison médicale. C’est toute notre vie qui a changé, qui nous a donné des leçons afin de redéfinir nos priorités ».
Un Guinness de roches colorées
Le plus long serpent de roches peintes au monde est toujours l’objectif du jeune garçon. Le projet qui a connu un succès monstre à l’été 2024 ne s’arrête pas ici.
Ce qui devait être une activité de bénévolat s’est transformé en mouvement collectif rassemblant citoyens, touristes, enfants, artistes et entreprises.
Depuis, le serpent de roches a grandi au parc des Pionniers de Baie-Comeau, dépassant les 30 000 cailloux colorés. Hugo vise maintenant un objectif de plus de 31 731 pour officialiser son projet dans le livre des records Guinness sachant que plusieurs seront sans doute éliminées lors de l’analyse.
L’actuel record est détenu par le village français de Bouvesse-Quirieu avec ce nombre de roches peintes.
D’ailleurs, l’autorisation officielle a été obtenue au printemps 2025. Tous les galets devront être peints sur tous les côtés sauf le dessous, vernis, recueillis, numérotés, vérifiés, puis exposés temporairement selon les normes du célèbre registre.
Voir encore plus loin
La phase 3 du projet, déposée à la Ville de Baie-Comeau depuis à peine quelques jours, prévoit la création d’un serpent en béton de 1 150 pieds de long, sur lequel chaque roche serait fixée de manière permanente.
Même si la Ville n’a pas encore donné le feu vert, la famille Jobin voit cette sculpture publique, pensée comme un legs culturel et touristique, rassemblant tous les éléments soit, santé, art, inclusion, mémoire collective et fierté régionale. Le projet a été nommé Les roches de Hugo – une œuvre pour les générations.
« Je veux que mon serpent dure pour toujours, pour que les gens se souviennent qu’on peut accomplir de grandes choses même quand on est petit et malade », résume Hugo dans sa lettre adressée aux élus.
Un enfant-héros
La Fondation Charles-Bruneau, qui soutient la recherche en hémato-oncologie pédiatrique, a reconnu Hugo comme l’un de ses trois enfants-héros pour la Coupe Charles-Bruneau à Québec 2025. Il représentera les enfants en rémission dans cet événement sportif et philanthropique qui se tiendra le 24 mai à ExpoCité.
« J’aimerais être un modèle et donner de l’espoir aux enfants malades comme moi », dit Hugo, conscient de la portée de son parcours.
Merci pour ce bel article résumant tout une étape de notre vie! Note, c’est à l’été 2024 et non 2025 que le serpent est né!