« Je suis confiant qu’on va atteindre le 100 millions en fonction de la demande du marché », a affirmé le PDG Pierre D. Gagnon, à propos de la décennie à venir pour le Port de Sept-Îles, en marge de son assemblée générale annuelle, mercredi.
En 2024, le Port de Sept-Îles a enregistré un volume de marchandises manutentionnées de 38,5 Mt, une croissance de 5 %. D’ici 10 ans, son PDG, Pierre D. Gagnon, est convaincu que ce chiffre grimpera à 100 Mt. Le numéro 1 au pays, le port de Vancouver, est présentement à 150 Mt.
Le minerai de fer haute pureté de la fosse du Labrador, un des plus purs au monde, en sera le principal responsable, explique-t-il. L’industrie sidérurgique représente environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire.
Plus le fer utilisé dans les fours à arc électriques pour produire de l’acier est pur, plus on réduit de manière significative les émissions de GES.
Dans ce contexte, les joueurs comme Rio Tinto IOC et ArcelorMittal seront « sollicités pour alimenter cette industrie », analyse Pierre D. Gagnon, puisqu’il y aura un plus valu au minerai de fer canadien.
Dans ses projections vers 100 Mt, le PDG cite également le projet Kami de Champion et son partenaire japonais, Nippon Steel. La phase de faisabilité est en cours et une décision est attendue en 2026. Une production annuelle de 10 Mt est prévue.
« Il va y avoir une croissance des expéditions du Port vers le Japon, c’est définitif », affirme Pierre D. Gagnon, qui collabore pour la mise en place d’une « route du fer » vers la troisième puissance économique mondiale.
Il y a aussi le Brésil, troisième plus important producteur de minerai de fer au monde. Son principal joueur en la matière, Vale, vient de s’associer avec une compagnie junior canadienne du nom de Cyclone Metals. Leur entente de développement conjointe prévoit que Vale investira 138 M$ US pour développer le projet Iron Bear, un gisement situé à environ 30 km au nord-ouest de Schefferville.
« Tout le minerai fer brésilien est produit par la compagnie Vale », résume M. Gagnon. « Ça démontre que les Brésiliens convoitent la pureté de nos ressources en s’étant associés à cette compagnie. »
Le gisement convoité dispose de réserves estimées à 16,6 milliards de tonnes. Le projet prévoit que la production serait transportée vers les installations du Port de Sept-Îles.
« C’est 25 à 40 millions de tonnes de production par année », mentionne Pierre D. Gagnon.
1,3 milliard d’investissements
Le Port de Sept-Îles compte se préparer à cette projection de hausse des volumes de manutention.
« Pour nous, c’est une évidence même, compte tenu que ça prend du temps pour construire des installations portuaires, on va devoir, dès l’automne, faire des démarches auprès des paliers de gouvernement pour aller chercher de l’aide financière pour des projets qui vont dépasser 300 à 400 millions de dollars », révèle-t-il.
Ces investissements envisagés par le Port de Sept-Îles, combinés au projet Horizon 7 de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (900 M$ d’investissements) pourraient bien signifier plus de 1,3 milliard de dollars d’investissements dans la région au cours des prochaines années.
« C’est maintenant », conclut le PDG du Port.
Horizon 7 : 900 M$ d’investissements sur 3 ans à Pointe-Noire