Étudiants étrangers : Le Cégep de Baie-Comeau ne se sent pas écouté par le gouvernement

La directrice générale du Cégep de Baie-Comeau, Manon Couturier, en conférence de presse le 21 mai. Photo Karianne Nepton Philippe
Le gouvernement du Québec révise son décret en lien avec les Certificats d’acceptation du Québec (CAQ) pour les étudiants étrangers, accordant 13 diplômés de plus. Mais cela est toujours insuffisant, clame le Cégep de Baie-Comeau.
« Ce nombre demeure largement insuffisant. […] On se prétend être un gouvernement des régions, mais on est écouté juste à moitié », déclare sa directrice générale, Manon Couturier, lors d’un point de presse le 21 mai.
Rappelons que le 19 février, le Cégep de Baie-Comeau a appris qu’il disposerait de seulement 100 CAQ pour la période de février 2025 à février 2026, période qui touche deux cycles de recrutement à l’international.
Des lettres ont été envoyées à différents ministres au sein du gouvernement afin de leur demander de revoir leur décision.
« Le ministre Roberge nous a dit qu’il n’y aurait pas d’impact sur les régions », mentionne-t-elle.
Aujourd’hui, le nombre d’autorisations pour les diplômes d’études collégiales (DEC) passe de 100 à 113.
« C’est certain que cet ajout nous enlève de la pression, mais nous ne sommes quand même pas satisfaits », indique Manon Couturier.
Plus de latitude
Mme Couturier demande à avoir plus de liberté en ce qui a trait aux demandes d’étudiants étrangers.
« Ce décret nous met des restrictions pour notre recrutement à l’International », dit-elle.
À l’entrée en vigueur du décret, le Cégep de Baie-Comeau estimait que 20 demandes de CAQ avaient déjà été déposées pour l’automne 2025.
Dans les 100 demandes de CAQ octroyées, le Cégep prédit que 40 demandes de renouvellement de CAQ seront effectuées par des étudiants pour faire leurs études.
De plus, 48 nouvelles demandes seront effectuées pour la session d’automne 2025. « Ce qui laisse le Cégep dans une situation précaire avec une marge de manœuvre de seulement 12 CAQ jusqu’à la fin du mois de février 2026. »
Plus de restrictions gouvernementales
« Pour un cégep situé dans la seule région du Québec qui continue de se dévitaliser, la situation se veut plus qu’alarmante, car ce décret limite notre capacité d’actions et de développement », lance la directrice générale.
Manon Couturier rappelle que les cégeps doivent composer, depuis plusieurs mois, avec une série d’annonces et de mesures gouvernementales qui nuisent à leur attractivité auprès des candidats internationaux.
Elle note, entre autres, la restriction de l’octroi des permis postdiplômes à certains domaines d’études jugés prioritaires ainsi que le gel d’embauche du personnel administratif.
Cette dernière se désole aussi de la limitation des seuils d’investissement autorisés.
Selon elle, ce sont des décisions qui, cumulées au décret sur les CAQ, fragilisent l’image des établissements collégiaux sur la scène internationale.