« Ça brasse encore autant » à Sept-Îles, disent les policiers

Les crimes liés à la guerre de territoire continuent de s’accumuler à Sept-Îles. Cette résidence de la rue Restigouche a été incendiée le 12 mai. Photo Alexandre Caputo
Le taux de crimes violents ne semble pas être en baisse dans la région de Sept-Îles, malgré les nombreuses interventions de l’escouade mixte d’enquêteurs spécialisés dans le domaine du crime organisé, constatent des policiers de la municipalité.
Au total, 29 événements violents reliés à la guerre pour le contrôle du trafic de stupéfiants sont survenus dans la région de Sept-Îles, depuis le 30 mars 2024, a confirmé la Sûreté du Québec.
Le corps policier n’était pas en mesure de fournir une donnée concernant l’année précédente, mais selon les membres des forces de l’ordre qui ont témoigné sous le couvert de l’anonymat, la violence est toujours aussi présente.
« Ça brasse encore autant », confie l’un d’eux. « Il y a beaucoup plus d’arrestations, mais aussi encore beaucoup de violence », mentionne un autre.
« Un club-école » pour les bandits
Le 21 mai dernier, quatre hommes de l’Outaouais ont été arrêtés à Sept-Îles en lien avec une invasion de domicile survenue le même jour, à Mani-utenam. Ce phénomène des bandits-voyageurs est de plus en plus constaté par les policiers de la région, mais n’a rien de nouveau, selon Roger Ferland, un enquêteur retraité du Service de police de la Ville de Québec, qui portait le titre de témoin expert dans le domaine du crime organisé.
« La Côte-Nord est un peu comme un club-école », compare-t-il. « [Les organisations criminelles] prennent du cheap labour, des jeunes ou des plus vieux sans expérience, qui viennent souvent d’ailleurs, et leur font des promesses. »
Bien que cette particularité « amène une complexité » au travail des policiers, Benoit Richard, chef de service aux communications de la Sûreté du Québec, assure qu’elle « ne les empêche pas de faire le travail ».
« La SQ a l’avantage d’être partout dans la province », souligne-t-il. « Nous déployons beaucoup d’efforts en termes de communication et de renseignements pour être en mesure d’agir en amont, ou très rapidement après les faits, pour arrêter les auteurs d’un délit. »
Des policiers « très proactifs »
Les enquêtes reliées aux 29 événements violents mentionnés ci-haut ont permis aux policiers de procéder à 36 arrestations et 18 perquisitions, auxquelles viennent s’ajouter 68 arrestations et 62 perquisitions enregistrées par l’escouade mixte d’enquêteurs depuis sa création, en février 2024.