Pablo Rodriguez devient chef du Parti libéral du Québec

Le nouveau chef du Parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez, s'adressant aux militants.
Le favori dans la course au PLQ, Pablo Rodriguez, remporte son pari et succède à Dominique Anglade à la tête du parti. C’est donc lui qui va mener les troupes libérales au cours des élections de 2026.
Une explosion de cris et d’applaudissements est survenue dans la salle quand le président de l’élection a dit le nom «Pablo» au moment de dévoiler les résultats.
«Nous avons besoin d’espoir, de détermination», a lancé le nouveau chef aux militants libéraux réunis au Centre des congrès de Québec samedi.
Il aura fallu deux tours pour déterminer le gagnant, puisqu’aucun candidat n’a obtenu 50% lors du premier.
Karl Blackburn, Marc Bélanger et Mario Roy ont été éliminés au premier tour. Le second tour à donc opposé Pablo Rodriguez et Charles Milliard.
L’ancien ministre fédéral l’a finalement emporté avec 52,3% des points. Charles Milliard a obtenu 47,7%. Le taux de participation est de 70%.
Né en Argentine, Pablo Rodriguez est arrivé au Québec à l’âge de huit ans.
Il a grandi à Sherbrooke et a été député libéral fédéral dans la circonscription montréalaise d’Honoré-Mercier. Il a notamment été ministre du Patrimoine canadien et des Transports sous Justin Trudeau.
«On est tous ensemble»
Signe d’une volonté d’unifier le parti, Pablo Rodriguez a invité tous les membres du caucus à monter sur scène avec lui.
«Peu importe qui vous avez appuyé, on est tous ensemble aujourd’hui, unis», a-t-il lancé.
L’ancien ministre fédéral a aussi remercié ses adversaires dans la course.
Son élection comme chef est la conclusion d’un long marathon. Mais la fin de cette course sera aussi le début d’un sprint pour le nouveau chef qui doit s’assurer que son parti est prêt à mener la bataille électorale d’octobre 2026.
«On va devoir se retrousser les manches et travailler d’arrache-pied, ensemble, unis, on va devoir travailler plus fort que jamais», a lancé le nouveau chef.
La menace référendaire
Pablo Rodriguez s’est présenté comme le candidat de l’expérience qui était capable de battre François Legault et le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, en 2026. Le nouveau chef n’a d’ailleurs pas manqué de cibler ses adversaires dans son discours.
«Le Québec a besoin de vous parce qu’il faut se débarrasser de ce mauvais gouvernement et parce qu’il faut éviter la menace d’un autre référendum», a-t-il dit aux militants libéraux.
Le PLQ veut reprendre l’étiquette de l’économie que la CAQ lui a volée. Pablo Rodriguez devra toutefois prouver qu’il a de la crédibilité en la matière, lui qui a fait partie du gouvernement Trudeau qui a accumulé les déficits records dans les dernières années.
Ses adversaires lui ont d’ailleurs envoyé des pointes à ce sujet durant la course.
Durant la chefferie, Pablo Rodriguez a notamment proposé de geler le nombre de fonctionnaires, de créer un ministère des aînés. Il a aussi promis de mettre sur pied une commission des états généraux sur l’éducation.
Un sondage Léger publié à la mi-mai indiquait que l’arrivée de Pablo Rodriguez à la tête des libéraux placerait le PLQ à 31 % des intentions de vote, un point devant le Parti québécois.
Une course éclipsée
La chefferie a provoqué bien peu de vagues. Elle a en partie été éclipsée par la guerre tarifaire de Donald Trump, la course du Parti libéral du Canada et l’élection fédérale qui l’a suivie.
Les six débats n’ont pas permis de tracer des lignes de démarcation évidentes entre les principaux candidats de cette course.
Plusieurs défis attendent le prochain chef. Tout d’abord l’unité, puisqu’une course à la chefferie implique nécessairement un risque de divisions au sein d’un parti, que ce soit au chapitre des membres ou du caucus.
Parmi les élus libéraux, dix ont appuyé Pablo Rodriguez et cinq se sont rangés dans l’équipe de Charles Milliard. Les trois autres candidats n’ont obtenu aucun appui au sein du caucus.
Charles Milliard et Karl Blackburn se sont déjà engagés à se présenter lors de la prochaine élection générale, peu importe le résultat de la course.
Le nouveau chef libéral est donc extraparlementaire. Pablo Rodriguez voulu dire s’il devait rapidement faire son entrée à l’Assemblée nationale avec une élection partielle.
Les élections vont arriver vite. Le nouveau chef n’aura donc pas beaucoup de temps pour mettre le parti à sa main, asseoir son autorité et recruter des candidats pour octobre 2026.
Le PLQ a obtenu le pire score de son histoire au chapitre du pourcentage des suffrages exprimés (14%) lors des précédentes élections.
La majorité des élus libéraux sont à Montréal. Pablo Rodriguez devra donc reconstruire le parti en région et reconnecter avec les francophones.
L’ennemi naturel des libéraux, le PQ, trône toujours en tête des intentions de vote, mais le sondage Léger cité plus haut plaçait le PLQ en deuxième position (21%) devant le gouvernement Legault.
Les libéraux doivent maintenant espérer que Pablo Rodriguez va leur permettre de poursuivre sur cette lancée.