La rareté de la main-d’œuvre cumulée avec l’incertitude du contexte économique mondial amènent Les Crabiers du Nord à investir dans sa productivité. L’entreprise de Portneuf-sur-Mer a reçu 2,2 M$ en soutien financier pour son projet de plus de 4 M$.
Grâce à cet investissement, Les Crabiers du Nord ont fait l’acquisition d’équipements de pointe, notamment un système intelligent de classification des crabes, un nouvel appareil à fileter le poisson et un congélateur de grand format.
La modernisation des chaînes de transformation vient appuyer la stratégie de l’entreprise, qui souhaite diversifier ses marchés et renforcer sa présence au Québec et ailleurs au pays, tout en réduisant sa dépendance aux marchés américain et asiatique.
Selon Ryan Otis, contrôleur financier pour Les Crabiers du Nord, les nouveaux équipements permettent de faire plus avec leur matière première, en limitant les pertes, et aussi, de contrer la pénurie de main-d’œuvre.
« La rareté de la main-d’œuvre, avec tout ce qu’on voit avec les lois pour les travailleurs étrangers temporaires, on préfère éviter de trop dépendre de la main-d’œuvre étrangère. Quant à la main-d’œuvre locale, il y en a de moins en moins. L’âge moyen des employés de l’entreprise est assez élevé, donc chaque année, nous avons des départs à la retraite. On n’a pas le choix de se moderniser et de se mécaniser au maximum », fait-il savoir.
Cette modernisation permettra de combler les 15 postes qui demeurent vacants. Quant aux travailleurs mexicains, ils sont toujours plus nombreux à venir prêt main-forte à l’équipe. « Cette année, on en a accueilli 24 et l’an prochain, nous allons en demander 30 », mentionne le contrôleur financier en précisant que l’entreprise veut acheter une troisième maison pour les loger.
Les équipements étant déjà installés pour le début de la saison du crabe des neiges, les résultats se sont avérés concluants, selon M. Otis. « Franchement, c’est un succès. On est très satisfait des résultats qu’on a eus et on ne regrette aucunement. »
Guerre commerciale
La guerre commerciale américaine qui sévit depuis l’entrée en poste du président Donald Trump n’a pas encore impacté Les Crabiers du Nord, qui voient tout de même une épée de Damoclès au-dessus planer de leur tête.
« Pour les tarifs américains, on a été épargné. C’est sûr que ça nous affecte dans le sens qu’on ne sait pas ce qui va arriver. On a toujours quelque chose qui nous tombe sur la tête. Mais il y a les tarifs chinois qui nous ont affectés, notamment pour la mactre de Stimpson qui commence cette semaine », se désole Ryan Otis.
L’entreprise portneuvoise doit composer avec un tarif de 25 % sur ce produit populaire en Chine. « Pour la mactre de Stimpson, c’est un bon marché pour nous. Ça représente 30 à 40 % du marché de ce produit », divulgue le contrôleur financier précisant que l’entreprise souhaite se tourner vers les marchés canadiens pour l’exporter.
« On a de très beaux marchés ici et de très beaux produits aussi. Il suffit de les faire connaître et de les développer tranquillement », estime-t-il.
Diversification
Dans l’avenir, l’entreprise envisage de développer ses produits de troisième transformation. Actuellement, elle produit de la conserve de manteaux de mactre de Stimpson, une chaudrée, des buccins en conserve et une sauce aux fruits.
« Éventuellement, on aimerait investir dans une cuisine industrielle pour optimiser la troisième transformation encore, tout ce qui est la friture », dévoile M. Otis. Certains employés demeurent en poste jusqu’en décembre pour la fabrication de ses produits. Les travailleurs mexicains, quant à eux, repartent dans leur pays en juin (après la saison du crabe des neiges) et en octobre.