Innu Nikamu : une rencontre à la fois

Par Emy-Jane Déry 11:48 AM - 4 août 2025
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Souldia sur scène en compagnie de  Ivan Boivin-Flamand, au Festival Innu Nikamu 2025.  Photo Tipou Productions

Le chanteur de Blue Rodeo qui danse un makusham autour du feu, à l’arrière-scène, entouré de jeunes innus qui chantent, c’est ça Innu Nikamu : ressouder les liens entre les différents peuples, une rencontre à la fois. 

Et c’est ce qui aura marqué cette édition post-anniversaire, qui était aussi tout un défi, selon le coordonnateur du festival.

« Sortir d’une 40e édition, c’est quand même un gros, gros challenge », a lancé Normand Junior Thirnish-Pilot, au lendemain de la clôture de l’événement. « Je pense que tout le monde a contribué, que ce soit les employés du conseil de bande, les organismes de la communauté, les organismes de la région de Sept-Îles. C’était beau de voir aller tout le monde, travailler ensemble, dans le même sens, pour un but commun », a-t-il dit, fièrement. 

Selon les estimations préliminaires, le Festival Innu Nikamu 2025 aura rassemblé au moins 15 000 personnes sur 5 jours de festivités à Maliotenam. C’est la moitié de l’achalandage de l’édition précédente. Cependant, un rapport d’impact économique est en préparation. Le dernier réalisé date de plusieurs décennies. 

Au centre, Normand Junior Thirnish-Pilot, lors du Festival Innu Nikamu 2025n entouré de Evelyne St-Onge à gauche et de Anne Rock, à droite. Photo Facebook, Festival Innu Nikamu

« Les gens viennent de loin pour venir au festival. Déjà, on nous a dit que ça allait être des gros montants (…) J’ai hâte de présenter ça aux partenaires, aux différents paliers gouvernementaux. Ce sera des données vraiment intéressantes pour le festival, pour le futur », a affirmé le coordonnateur. 

Selon les statistiques de Innu Nikamu, 51 % des festivaliers sont des touristes et ils donneraient une note de 9/10 à l’accueil reçu sur le site. Cette année, les deux scènes étaient de la même taille et il y a eu un nombre grandissant de kiosques d’artisans et de restaurateurs, soit une cinquantaine. 

« il y avait autant d’ampleur sur le site que l’année passée finalement, sinon plus », a mentionné Normand Junior Thirnish-Pilot. 

Place à la jeunesse 

L’organisation est particulièrement fière de la place importante qu’a occupée la jeunesse pour cette plus récente édition. 

« C’est aussi un pari où on peut dire » mission accomplie ». On est en train de découvrir peut-être les prochains Florent Vollant, les prochains Kashtin, les prochains Scott Pien, les prochains Maten. Ils sont jeunes, ils veulent s’exprimer, ils sont talentueux », a-t-il souligné. 

Le Festival entend répéter l’expérience l’an prochain. Même chose pour l’intégration du Pow Wow de Uashat mak Mani-utenam à l’événement, qui généralement a lieu le week-end suivant. La formule semble avoir suscité une foule record. 

Les danseuses du Pow Wow de Uashat mak Mani-utenam qui a eu lieu pour la première fois durant le festival, attirant une foule record.  Photo Emilie Caron-Wart

« Il y avait des touristes. Il y avait beaucoup, beaucoup d’Autochtones, mais je pense qu’il y avait autant d’allochtones autour du grand cercle du Pow Wow. Donc ça, c’était vraiment très, très beau à voir », a dit M. Thirsnish-Pilot. 

Plus de 350 employés et bénévoles ont mis la main à la pâte pour la 41e édition de Innu Nikamu. 

« C’est cette cohabitation et collaboration des membres de la communauté et des gens de l’extérieur qui donne au Festival son caractère profondément humain. Né d’un désir de mémoire et de résilience, le Festival Innu Nikamu continue de grandir dans un esprit d’ouverture et de solidarité. Il est aujourd’hui l’un des rares festivals autochtones à rassembler autant de cultures sur un même territoire, dans un esprit de respect, de collaboration et de célébration commune », a conclu l’organisation dans son bilan de l’événement.