Éloi Bérubé de Sacré-Cœur mène actuellement un projet de recherche pour tenter de comprendre quel genre d’alcool faisait rage dans le monde ancien de l’Amérique centrale avec des méthodes très modernes.
Éloi Bérubé est un archéologue-botaniste qui concentre ses recherches sur la Mésoamérique, l’Amérique centrale avant la venue des conquistadors espagnols au 16e siècle.
Il a participé à différents projets de recherche au Mexique depuis qu’il a terminé sa maîtrise en 2015, qui ont tous rapport avec les plantes et leurs restes trouvés sur différents sites.
Ses projets de recherche se concentrent sur la ville d’Oaxaca et ses environs qui abritent le site archéologique de Monte Albán, un site important des civilisations zapotèque et mixtèque.

Le thème central du travail du chercheur est le lien entre l’identité et les plantes que les peuples anciens consommaient dans l’alimentation.
Comprendre le passé autrement
C’est en trouvant des traces de fermentation dans une tombe royale que Éloi Bérubé a entrepris son actuel projet de recherche postdoctoral. « Je ne savais pas de quel alcool il était question, et ça m’énervait beaucoup de ne pas savoir de quoi il s’agissait », indique-t-il.
Le but est d’essayer de recréer des boissons alcoolisées du passé et de déterminer leurs utilisations, qui demeurent inconnues jusqu’à maintenant.

« Je vais pouvoir savoir quand je vais avoir identifié la plante. Ça pourrait être du maïs ou de l’agave par exemple qui étaient très utilisés dans l’alimentation à ce moment-là », dévoile le chercheur.
Le mystère plane
Les Zapotèques et les Mixtèques qui les ont succédé étaient des peuples autochtones avec une bonne connaissance de l’agriculture, qui maîtrisaient également l’art de la poterie.
Éloi Bérubé fait le lien entre la présence de contenants en céramique et les traces d’amidon dans la sépulture royale qu’il a fouillée.
« J’ai trouvé des traces seulement dans des tombes royales, et ça peut laisser penser que c’est peut-être une offrande qui permettait d’avoir un état d’esprit altéré pour communiquer avec l’au-delà », révèle-t-il.
Le Centre Archéo-Topo des Bergeronnes, où il travaille également, l’avait invité il y a quelques semaines à venir présenter le résultat de ses précédentes recherches.
Une fois son projet de recherche terminé, Éloi Bérubé n’écarte pas la possibilité de revenir présenter les conclusions de son postdoctorat en forme de causerie à Archéo-Topo.
Ce sera « fort possiblement l’an prochain », et peut-être même avec des échantillons.