Benoit Gauthier : un honneur pour le maestro nord-côtier

Par Charlotte Vuillemin 12:00 PM - 9 août 2025
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Benoit Gauthier, chef d'orchestre et directeur artistique de l'Orchestre symphonique de la Côte-Nord. Photo OSCN

Le nom de Benoît Gauthier circule désormais à travers le pays comme celui d’un chef d’orchestre à surveiller de près. Le Baie-Comois d’origine vient tout juste d’être nommé dans le prestigieux palmarès « 30 musiciens classiques canadiens de moins de 30 ans à surveiller » de CBC Music, édition 2025.

« Je ne m’y attendais pas », confie le principal intéressé avec humilité. « C’est une belle reconnaissance. D’autant plus que c’est la dernière année aussi où je pouvais faire partie de la liste parce que je vais avoir bientôt 30 ans. Donc j’étais bien content. »

Benoît Gauthier a beau diriger des orchestres professionnels et bientôt enseigner dans l’une des plus prestigieuses écoles de musique au monde, la Curtis Institute of Music à Philadelphie, il n’oublie jamais d’où il vient : la Côte-Nord.

« Je n’avais pas d’exemple dans mon entourage, de près ou de loin, de personnes qui étaient musiciens professionnels et qui étaient aussi de la Côte-Nord, pour aller étudier en musique », raconte-t-il.

Tout aurait pu être bien différent sans une rencontre fortuite en secondaire 5 : des professeurs du Conservatoire de Rimouski en tournée d’auditions viennent à sa rencontre. Le lendemain, il est inscrit au conservatoire. Un an plus tard, il quitte la Côte-Nord pour étudier la musique à temps plein.

« Ça a été une chance pour moi d’avoir pu rencontrer ces gens-là, mais en même temps, qu’est-ce qui aurait pu arriver si je ne les avais pas rencontrés ? », admet Benoit Gauthier.

Un retour instinctif vers la Côte-Nord

Malgré sa carrière en plein essor, Benoît Gauthier n’a jamais rompu le lien avec sa région natale. Bien au contraire : il en a été un acteur culturel clé.

Il est le fondateur de l’Orchestre symphonique de la Côte-Nord, né d’un simple projet d’étudiant à la fin du secondaire : organiser un concert en réunissant ses amis musiciens. Devant l’enthousiasme du public et des musiciens, l’aventure se poursuit… jusqu’à devenir un orchestre professionnel bien implanté.

« Ça a été toujours très instinctif et très rapide pour moi de revenir, toujours redonner, sur la Côte-Nord. Ce que je veux dire, c’était un terrain vierge… mais il y avait tout à faire. Il y avait tellement de possibilités, tellement de projets qu’on pouvait développer et mettre sur pied », explique le chef d’orchestre.

S’il n’habite plus à plein temps sur la Côte-Nord, la majorité des activités professionnelles en musique se concentrant dans les grands centres, il revient très souvent pour travailler avec l’orchestre, développer des partenariats et partager son expertise. « La Côte-Nord reste une place très importante pour moi », affirme-t-il.

Une carrière en pleine ascension

Les projets se multiplient pour le jeune chef. Il vient tout juste de signer avec l’agence canadienne Station Bleue, un jalon marquant dans la carrière d’un musicien professionnel.

« C’est une étape importante dans la carrière d’un chef d’orchestre, que d’avoir une représentation à ce niveau-là parce que ça permet de vraiment plus se concentrer sur la partie artistique, sur la musique, puis un peu moins dans la gestion de la carrière, dans les emails et tout. Ça arrive au bon moment pour moi », dit-il.

Et ce n’est pas tout : à la rentrée, il retournera à Philadelphie en tant que professeur invité à la Curtis Institute of Music, son ancienne école formatrice, l’une des meilleures au monde dans son domaine.

« C’est un peu intimidant, je l’avoue, pour moi, de retourner dans cette école-là. C’est un honneur, mais aussi une très belle reconnaissance que m’ont offerte mes professeurs », confie M. Gauthier.

Un message d’espoir pour les jeunes d’ici

Malgré son parcours impressionnant, Benoît Gauthier garde les pieds sur terre. Son message aux jeunes nord-côtiers passionnés de musique, ou de toute autre discipline artistique, est clair : « Tout est possible. »

« Ce n’était pas quelque chose qui était très évident comme concept pour moi parce que c’est beaucoup d’investissement que de se dédier à 100 %, de partir de sa région pour pouvoir poursuivre la quête d’excellence. Mais tout ça est possible si on croit vraiment à ce qu’on veut faire, puis à ce qu’on aime faire », conclut-il.

Et si Benoît Gauthier fait aujourd’hui partie des musiciens à surveiller au pays, c’est peut-être aussi parce qu’il n’a jamais cessé de croire à ces possibilités ni à la richesse de sa Côte-Nord natale.

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