Trois accidents sont survenus sur la route 389 en une semaine, les trois impliquant des poids lourds entre le 6 et le 11 août. Selon le ministère des Transports et de la Mobilité durable, cette route n’est pas accidentogène, mais l’Association du Camionnage du Québec demande des formations obligatoires.
Un premier accident est survenu le 6 août au km 528 et les deux autres sont arrivés les 8 et 11 août dans les environs du km 172.
Chaque fois, il s’agissait d’un camion poids lourd seul, précise la Sûreté du Québec, sans blessé grave.
« La 389 est une route qu’on connaît très bien dans notre industrie. On a déjà eu des tables de concertation ou de discussion sur les enjeux que représente la 389 », soutient le président-directeur général de l’Association du Camionnage du Québec, Marc Cadieux.
Toutefois, ce dernier ne peut commenter les récents accidents survenus sur cette route. « Premièrement, ils sont sous enquête. Deuxièmement, je ne connais pas les raisons qui ont provoqué ces accidents-là. »
Ça peut autant être de l’inexpérience, des bris d’équipements, une mauvaise manœuvre du conducteur ou une manœuvre non prévue, selon lui.
Une formation pour les conducteurs
« Je ne connais pas le pourcentage de chauffeurs de tel et tel type qui fréquente la 389. Ce que je peux dire, c’est que dans l’industrie, nous faisons face bien sûr à une compétitivité venant d’autres provinces qui embauchent souvent des chauffeurs sans expérience », soutient M. Cadieux.
Le PDG demande une formation obligatoire pour tout type de route qui demande une attention particulière pour les conducteurs comme celle qui relie Baie-Comeau à Fermont.
« La ministre a déjà fait connaître le projet de loi, qui serait en vigueur probablement à l’automne. Pour exiger une formation minimale », indique-t-il.
Selon lui, ce type de formation pourrait régler un problème, mais il y a encore plus de chemin à faire. « Ça ne répond toutefois pas à toute la problématique entourant l’enjeu des transporteurs venant d’autres provinces qui n’ont pas d’expérience dans nos secteurs. »
Longue route
M. Cadieux précise que les conducteurs n’ont pas toujours l’expérience avec les routes du Québec, surtout en hiver.
« Au Québec, on sait qu’on doit faire face, surtout quand on pense à la 389, à une géographie qui déjà est un défi en soi », dit-il.
« Il est important de prendre en considération la longueur en kilomètres de la portion de la route analysée puisqu’ici il s’agit de près de 570 km », lance Marie-Ève Hébert, conseillère en communication de la Côte-Nord au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD).
Le ministère estime que la route 389 « n’est pas accidentogène ». Alors que deux incidents sont survenus en quelques jours dans le même secteur, Mme Hébert précise qu’un seul accident est répertorié dans le secteur du km 172 entre 2015 et 2024.
Cette dernière rappelle toutefois qu’il est important de redoubler de prudence en raison des nombreuses courbes prononcées, des sections en gravier et traverses de zones isolées.
« Ces particularités demandent une conduite adaptée surtout lorsque les conditions sont plus difficiles ou pour les conducteurs peu familiers avec ce type de route. Dans la majorité des cas d’accidents routiers (80 %), le comportement humain est en cause », précise-t-elle.