Les producteurs agricoles de la Côte-Nord sonnent l’alarme : pour préserver l’avenir de leurs fermes, des gestes forts doivent être posés.
Réunis vendredi à Québec pour l’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, les délégués ont réitéré leur volonté d’obtenir un appui gouvernemental à la hauteur des défis économiques, climatiques et administratifs auxquels ils font face.
Parmi leurs revendications nationales, la Fédération met de l’avant deux priorités : une hausse substantielle des budgets consacrés à l’agriculture et une juste compensation pour les coûts liés à la tarification carbone, un système qui continue de pénaliser les fermes québécoises.
« Nos productrices et producteurs veulent contribuer pleinement à un modèle agricole durable et prospère, mais cela exige des moyens à la hauteur des ambitions collectives », a affirmé le président Yves Laurencelle.
Le premier vice-président général de l’UPA, Paul Doyon, a pour sa part souligné que le soutien public demeure insuffisant.
« Les gouvernements, à travers le monde, consacrent en moyenne 2 % de leurs dépenses à leur agriculture, alors que les soutiens québécois et canadien ne dépassent toujours pas 1 %. Il est impératif de rectifier le tir », a-t-il plaidé, rappelant que l’agriculture et la foresterie demeurent des piliers du développement régional et de la création d’emplois.
Répondre aux besoins du territoire
Les membres ont également adopté plusieurs résolutions régionales visant à mieux répondre aux besoins des producteurs de la Côte-Nord et de la Capitale-Nationale.
Ils demandent notamment le retour d’enveloppes régionales du MAPAQ, une réduction de la paperasse pour les fermes de proximité, un meilleur accès à Internet et à la téléphonie cellulaire, ainsi qu’un plan municipal d’intervention en cas de coupure d’eau afin d’assurer la sécurité des productions.
Réélu à la présidence de la Fédération, Yves Laurencelle a réaffirmé sa volonté de défendre les intérêts agricoles du territoire. Luce Bélanger a aussi été réélue par acclamation à la vice-présidence.
« Nos producteurs veulent continuer à nourrir le Québec, mais ils doivent pouvoir le faire dans des conditions équitables et modernes. Le gouvernement doit prendre en compte la réalité agricole de nos régions périphériques », a-t-il déclaré en demandant au gouvernement en place de respecter l’engagement pris en juin 2024 et de verser les 200 M$ annoncés.
Pour la Fédération, il est urgent que Québec prenne la pleine mesure du rôle stratégique de l’agriculture nord-côtière. Sans un soutien réel et flexible, préviennent les producteurs, c’est la vitalité même des régions qui est en jeu.