À Sept-Îles – Les tribunaux se tournent vers les thérapies pour les criminels toxicomanes et alcooliques

13 août 2018
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Le palais de justice de Sept-Îles. Photo: Le Nord-Côtier

Le palais de justice de Sept-Îles. Photo: Le Nord-Côtier

Sept-Îles – Un programme de traitement de la toxicomanie et de l’alcoolisme sera mis sur pied cet automne au palais de justice de Sept-Îles afin d’aider les criminels à reprendre le droit chemin. Les accusés autochtones des communautés de Mamit Innuat auront aussi accès à des mesures de rechange pour racheter leurs torts.

Ces mesures figurent au Plan d’action 2018-2020 pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires dévoilé lundi dernier par la ministre de la Justice et procureure générale du Québec, Stéphanie Vallée.

Le Programme de traitement de la toxicomanie de la Cour du Québec (PTTCQ) vise à aider les personnes qui ont commis une infraction à cause d’un problème d’abus ou de dépendance à l’alcool ou aux drogues.
Le Plan d’action indique que le PTTCQ sera implanté au palais de justice de Sept-Îles cet automne «pour desservir principalement la clientèle innue». Pour l’instant, seule Montréal a un tel programme depuis 2012.

Me Robin Tremblay, procureur-chef adjoint au Directeur des poursuites criminelles et pénales pour la Côte-Nord, siège sur le comité chargé de mettre le programme sur pied.

«On veut le mettre en place le plus rapidement possible. La volonté est là», affirme-t-il.

Les contrevenants admissibles pourront avoir accès à une maison de thérapie accréditée pour combattre leur dépendance. S’ils réussissent leur désintoxication, ils pourront bénéficier d’une sentence réduite négociée à l’avance.

But
«Le but de ce programme-là, c’est la réhabilitation avant que le dossier se termine. Les personnes vont pouvoir aller, par le Code criminel, en thérapie, en désintoxication. Si tu évites la récidive, ça ne peut pas être mauvais», explique Me Tremblay.

Le Plan d’action prévoit aussi le déploiement de comités de justice communautaire en 2018-2019 à Ekuanitshit, Nutashkuan, Unamen Shipu et Pakua Shipu. Vingt-quatre communautés autochtones du Québec ont déjà un tel comité. Sur la Côte-Nord, seule la communauté naskapie de Kawawachikamak est du lot.

Ces comités permettraient d’implanter le Programme de mesures de rechange pour les adultes en milieu autochtone (PMRAMA). Ce programme permet d’impliquer les communautés autochtones, les victimes et les familles dans l’administration de la justice.

Le but du PMRAMA est d’encourager les personnes accusées à accepter la responsabilité de leurs gestes, à réparer activement les torts qu’ils ont causés et à s’attaquer aux problèmes à la source de la situation. Le but ultime est de favoriser leur réinsertion sociale et de diminuer les risques de récidive.

Selon la nature de l’infraction commise, différentes mesurespeuvent s’appliquer : des travaux communautaires, des séances de médiation, un dédommagement, des thérapies d’aide psychologique et sociale, ou toute autre mesure jugée appropriée par le comité de justice.

Si l’accusé complète avec succès les mesures de rechange convenues, la Couronne laisse tomber les accusations criminelles.

Un programme similaire est à l’étude à Sherbrooke, à Joliette et à Saguenay. Selon les résultats du projet pilote qui se termine le 28 février 2019, le programme pourrait être déployé à l’échelle provinciale pour toute la population québécoise.

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