Cannabis : Baie-Comeau prendra position en septembre

Par Charlotte Paquet 21 août 2018
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Baie-Comeau – Le conseil municipal de la ville de Baie-Comeau statuera, en septembre, sur l’orientation à privilégier en matière de consommation de cannabis dans les endroits publics.

À un mois pile de la légalisation du cannabis, qui est prévue le 17 octobre, les élus baie-comois devraient profiter de la séance publique ordinaire du mois prochain pour confirmer leur position. Elle se matérialisera pas la mise en place « d’une réglementation additionnelle sur les lieux de consommation ou de non-consommation », note le maire Yves Montigny.

On se souviendra que le gouvernement du Québec a laissé carte blanche aux municipalités en matière de consommation de cannabis dans les endroits publics. Quelques localités, dont Saint-Jérôme, ont déjà convenu de l’interdire complètement sur leur territoire.

À Baie-Comeau, le dossier a été abordé en comité général par les membres du conseil au cours des derniers mois. Pas plus tard que le lundi 20 août, il l’a été à nouveau lors de la rencontre privée des élus et de fonctionnaires précédant la séance publique du soir. Selon M. Montigny, chaque élu a déjà eu l’occasion de réfléchir.

« Je veux vraiment qu’on prenne le temps de faire la réflexion et de prendre une décision éclairée », insiste le maire, qui précise avoir eu des échanges au sujet du cannabis avec d’autres maires, notamment lors des dernières assises de l’Union des municipalités du Québec.

Les parcs

Les membres du conseil se pencheront donc sur des lieux où ils jugent acceptables ou non la consommation de pot. Les échanges porteront notamment sur la tangente à prendre dans les différents parcs de la municipalité.

M. Montigny songe notamment à la pertinence d’interdire la consommation au parc des Pionniers en raison de son aspect très familial. Il soutient qu’il verrait mal les fumeurs de cannabis côtoyer le festival Eau Grand Air ou même le Festival de la bière. Selon lui, ce dernier a beau être axé sur la consommation de bière, il n’en reste pas moins que des jeunes assistent aussi aux spectacles en soirée.

Comme municipalité, Baie-Comeau a un rôle éducatif à jouer auprès de ses citoyens et ce rôle fait également partie de la réflexion en cours, insiste le maire. Comme employeur, la Ville gardera l’œil ouvert. Il ne sera pas question qu’un employé se présente au travail sous l’influence de la drogue.

Vente de cannabis

Par ailleurs, Baie-Comeau fait des démarches pour accueillir sur son territoire une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC). Actuellement, la ville ne fait pas partie des plans puisque sur la Côte-Nord, seule Sept-Îles est en lice.

« Ça n’a pas de bon sens, car personne ne va prendre son auto pour aller en acheter (du cannabis) à Sept-Îles. Tu ne peux pas avoir juste un lieu de distribution », prétend le maire Montigny. Il considère que la SQDC semble ignorer la réalité géographique de la Côte-Nord et l’étendue du territoire.

L’absence d’une succursale à Baie-Comeau obligera les consommateurs à s’approvisionner exclusivement en ligne ou « pire », ajoute-t-il, à le faire sur le marché noir.

M. Montigny a également une pensée pour les gens de la Haute-Côte-Nord. Il considère inacceptable que Forestville n’ait pas sa succursale, elle aussi. « Il y a quelque chose qui ne va pas dans la nouvelle stratégie de développement », soumet-il.

Au terme de la séance du conseil municipal de lundi, le maire a aussi fait valoir l’importance pour Baie-Comeau d’obtenir des revenus liés à l’éventuelle vente du cannabis sur son territoire. « Ça se peut pas que les municipalités se retrouvent avec des dépenses additionnelles sans avoir de revenus. »

Pour sa part, le directeur général François Corriveau exhorte le gouvernement fédéral, de qui vient l’idée de la légalisation du cannabis, de ne pas « laisser les provinces récolter les revenus de taxes et les municipalités récolter les problèmes ».

Avec Steeve Paradis

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