Économie circulaire : de nouvelles idées émergent du colloque Azimut

Par Steeve Paradis 10:34 AM - 7 novembre 2019
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Édith Corbeil, de Synergie 138, Suzie-Michelle Perron, de la SADC Manicouagan, et Vincent Carbonnelle du Fonds Écoleader étaient engagés à fond dans le deuxième colloque Azimut.

Le second colloque Azimut, tenu mardi à Baie-Comeau, devrait rapidement porter ses fruits, à en croire les organisateurs de l’événement. La phase de sensibilisation à l’économie circulaire étant pratiquement terminée, plusieurs sont maintenant prêts à passer à l’action.

« On a l’impression que plus on avance, plus les entreprises embarquent dans le projet (de l’économie circulaire). Il y a des entreprises du milieu qui font de l’économie circulaire depuis des années et qui ne savaient pas mettre le doigt dessus », d’indiquer la directrice générale de la SADC Manicouagan, Suzie-Michelle Perron. « De partager ça, ça apporte plein d’idées à d’autres entreprises. »

Deux projets d’économie circulaire ont particulièrement été évoqués à ce colloque, qui a réuni 110 participants. Ainsi, le regroupement des centres de la petite enfance (CPE) de la Côte-Nord et le nettoyeur Propet de Baie-Comeau développeront un nouveau service de location et de nettoyage de couches lavables.

« Il y a un projet-pilote qui démarre au CPE Les P’tits Bécots. Nous sommes justement en train de recruter 10 familles afin de mettre ce beau projet en place », a souligné Édith Corbeil, chargée de projet chez Synergie 138, l’organisme qui mousse l’économie circulaire dans Charlevoix et la Côte-Nord.

L’autre projet est celui de la Ferme Manicouagan, qui désire récupérer la chaleur générée par les ordinateurs de GPU.One pour créer des serres, un projet déjà dévoilé par Le Manic il y a environ un mois.

Mme Perron a aussi signalé l’apport des conférenciers à ce colloque, soit la femme d’affaires Marie-Josée Richer et le professeur universitaire en économie de l’environnement Alain Webster.

La directrice de la SADC a également fait valoir que d’ici peu, l’économie circulaire ne sera plus considérée par le grand public comme une lubie d’environnementalistes. Le concept ira de soi. D’ailleurs, la Société du Plan Nord demande déjà aux entreprises qui s’installent sur le territoire visé par le Plan Nord de songer fortement à l’économie circulaire dans leurs opérations.

Baie-Comeau prend le train

Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, était un observateur plus qu’intéressé à ce colloque Azimut. « (Le colloque) correspond vraiment à la nouvelle vision à la Ville de Baie-Comeau, une vision de développement économique responsable, centrée sur la préservation de notre habitat et de notre biodiversité. C’est ce que la nouvelle génération souhaite », a-t-il soutenu.

M. Montigny a déclaré au passage que sa municipalité et les autres de la MRC devront prendre un important virage en matière d’enfouissement de matières résiduelles et, par conséquent, de compostage.

« On ne peut plus enfouir comme dans le passé. Ça nous coûte une fortune et ça prend des milliers d’années à se dégrader. Ce n’est pas parce qu’on glisse nos cochonneries en dessous du tapis qu’elles n’existent plus. »

Dans son analyse exhaustive de ses bâtiments, qu’elle vient d’amorcer, la Ville tiendra aussi compte de la façon dont elle pourra améliorer ses façons de faire pour récupérer le plus possible de matières résiduelles, « qui vont dans les déchets actuellement ».

Fonds Écoleader

Le colloque Azimut a de plus servi de plateforme de lancement pour le Fonds Écoleader, une initiative gouvernementale dotée d’une enveloppe de 18,5 M$ sur 4 ans et qui vise l’implantation de pratiques d’affaires écoresponsables et de technologies propres.

Vincent Carbonnelle, l’agent Écoleader sur la Côte-Nord, a indiqué au Manic qu’il œuvre présentement, avec les microbrasseries St-Pancrace de Baie-Comeau et La Compagnie de Sept-Îles, à un projet de gestion de la drèche produite par leurs opérations de brassage.

« L’idée est aussi de travailler sur cet enjeu à l’échelle de la région, avec toutes les autres microbrasseries de la Côte-Nord », a-t-il entre autres expliqué.

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