« C’est atroce cette histoire-là » – Stéphanie Gauthier

Par Charlotte Paquet 9 mars 2017
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Baie-Comeau – « C’est atroce cette histoire-là. C’est d’la grosse merde », s’est écriée Stéphanie Gauthier, la semaine dernière, devant le sort qui risque de l’attendre, elle, mais aussi tous les patients traités en oncologie à l’Hôpital Le Royer, à Baie-Comeau.

Suivie par une hémato-oncologue de Rimouski depuis l’annonce de son diagnostic de cancer de la moelle osseuse en 2015, voilà que la Baie-Comoise de 42 ans a appris que son dossier serait bientôt transféré à un hémato-oncologue du Saguenay. La raison invoquée par sa spécialiste: les prélèvements réguliers nécessaires à sa condition de santé seront analysés à l’Hôpital de Chicoutimi et non plus de l’autre côté du fleuve.

La femme avait déjà eu la puce à l’oreille voilà plus d’un mois. Son médecin disait voir venir ça avec l’arrivée d’Optilab et le fait que le laboratoire de Baie-Comeau se retrouverait sous la gouverne de celui du Saguenay. La confirmation fait mal à celle dont le cancer est stable, sans qu’elle soit considérée en rémission.

Cette confirmation fait d’autant plus mal que contrairement à leurs vis-à-vis du Bas-Saint-Laurent, les hémato- oncologues du Saguenay-Lac- Saint-Jean pourraient ne pas se déplacer sur une base régulière à Baie-Comeau pour rencontrer leurs patients.

Quand l’éventualité que les traitements de chimiothérapie ne soient plus offerts à Baie-Comeau a été évoquée, avant toutefois d’être infirmée par le ministre Gaétan Barrette, le ciel est littéralement tombé sur la tête de Stéphanie Gauthier.

Même si elle a terminé ses traitements depuis un an, elle osait à peine imaginer dans quel état d’esprit se trouvaient ceux qui occupent encore des fauteuils oncologiques, branchés à une machine pour quelques heures.

« Je pense aux personnes âgées qui sont seules et qui apprennent cela. Si elles doivent aller à Chicoutimi pour leurs traitements de chimio, j’ai la même crainte que mon médecin, elles vont arrêter les traitements », a-t-elle alors indiqué.

Lien de confiance perdu

Le simple fait de perdre son hémato-oncologue et le lien de confiance qui l’attachait à elle décourage la Baie-Comoise. « On n’a pas à vivre ça quand on est dans le processus. C’est des soucis qu’on n’a pas à avoir. Juste de faire ton traitement, c’est bien assez », souligne-t-elle.

Après être passée par la chimiothérapie, par deux greffes de moelle osseuse et par la radiothérapie, Stéphanie Gauthier reçoit actuellement des transfusions de gamma globulines. Ce traitement vise à soulager les immenses douleurs qu’elle éprouve dans le corps étant donné, explique-t-elle, que ses anticorps attaquent son système nerveux. Elle est aussi suivie par un neurologue de Rimouski qui est en lien avec son hémato- oncologue.

La dame appréhende devoir encore raconter toute son histoire et ses tourments à un autre spécialiste. Elle craint qu’il puisse manquer des informations importantes à son dossier, en plus de redouter les tracas supplémentaires occasionnés par les visites qu’elle devrait faire à l’hôpital de Chicoutimi si son nouvel hémato-oncologue ne se déplace pas à Baie-Comeau.

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