Des « p’tits pots » pour faire progresser Ophélie

Par Charlotte Paquet 12 mai 2017
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Baie-Comeau – Une maman de Baie-Comeau, Annie Roy-Tremblay, lance une campagne de sociofinancement dans l’espoir de réaliser deux rêves intimement liés. Elle veut démarrer une petite entreprise à domicile afin de s’assurer un revenu d’appoint qui lui permettra de rester à la maison pour faire l’école à Ophélie, sa fille atteinte de dyslexie-dysorthographie.

La dame a lancé sa campagne le 4 mai sur le site GoFundMe. Après avoir mis la barre à 3 500 $, elle l’a ramenée à 2 000 $ après avoir reçu un coup de pouce inattendu, explique-t-elle. Le montant espéré sera investi dans l’achat du nécessaire de départ pour le lancement de l’entreprise familiale Dans les p’tits pots, prévue pour juillet. Il est question de pots, d’étiquettes et d’ingrédients de base.

Diplômée en cuisine d’établissement, formation à laquelle elle a ajouté un certificat en sciences de l’environnement, Annie Roy-Tremblay possède une expérience d’une dizaine d’années en cuisine. Nouvellement sans emploi, elle a décidé de se lancer à son compte afin d’en tirer un revenu pendant la période où elle aidera sa petite fille à rattraper son retard scolaire.

Déjeuner santé en pot

Dans les p’tits pots misera, au départ, sur la thématique de déjeuner santé. L’entreprise offrira trois variétés de tartinade et deux saveurs de céréales granolas maison. « Ce sont des choses qu’on fait déjà chez nous. Au niveau des tartinades, elles seront sans colorant et sans pectine ajoutée. Ce sera totalement végane », explique-t-elle.

Les installations pour concocter les aliments sont déjà approuvées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et l’équipement de stérilisation est acheté. Si tout va bien, les premiers produits seront sur les tablettes en aout. La maman et femme d’affaires a déjà l’assurance de pouvoir les offrir au Marché Jolliet. Elle lorgne aussi d’autres endroits.

« Ce travail à temps partiel ne verra pas ses profits se faire diluer en salaires ou dans un loyer commercial… les profits nets resteront dans la famille, nous permettant ainsi de payer les fournitures et manuels scolaires d’Ophélie en plus d’une partie des dépenses de notre famille dont les besoins sont assez modestes », confie Annie Roy-Tremblay dans son texte de présentation sur GoFundMe.

Ophélie en arrache

Ophélie a eu huit ans le 1er mai. Elle souffre de dyslexie-dysorthographie. « En fait, dans son cerveau, le processus des sons ne se fait pas comme nous tout à fait. Elle entend le son et le traite de façon erratique », explique la maman. Son retard de langage lui crée des difficultés majeures de scolarisation.

Malgré toute la bonne volonté des intervenants scolaires, Ophélie ne réussit pas à l’école. Annie Roy-Tremblay est convaincue que la scolarisation à la maison lui permettra de mieux performer. « Avec l’école à la maison, on est confiant que ça va améliorer les choses. Dans sa classe, c’est un groupe de 12 (élèves) avec deux filles (enseignantes) seulement. Ce qu’on veut faire, c’est du un à un », poursuit-elle.

En faisant l’école à Ophélie, la maman veut aussi la faire progresser en mathématiques, une matière qui est plutôt secondaire dans sa classe actuelle où l’accent est mis sur le langage.

« Ce qu’on espère, c’est l’amener à un niveau pour rattraper son retard et lui apprendre à travailler avec ses différences », raconte la dame, qui est prête à faire l’école à Ophélie pendant tout son primaire. Par contre, si Ophélie est prête à retourner en classe en quatrième, en cinquième ou en sixième année, ce sera ça.

Fait à noter, la scolarisation d’un enfant à la maison, ce n’est pas nouveau pour la Baie-Comoise. Elle l’a fait pendant deux ans pour son fils lorsqu’il a été gravement malade et ses résultats avaient été excellents. Aujourd’hui âgé de 15 ans, l’adolescent vise à s’inscrire au programme de sciences pures au cégep.

https://www.gofundme.com/dans-les-ptits-pots

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