Dossier de cession : la Corporation du port acheminera ses demandes à Ottawa dans les prochains jours

Par Charlotte Paquet 12 septembre 2018
Temps de lecture :

Le président de la Corporation de gestion du port de Baie-Comeau, Marc Lefebvre (à gauche), a tracé le portrait de l’avancement du dossier visant la cession du quai fédéral au milieu. On l’aperçoit en compagnie du maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, et du préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le quai fédéral est dans un état pitoyable. Deux de ses quatre postes de transbordement ont atteint leur fin de vie utile, le troisième a des problèmes de capacité portante et seul le quatrième est fonctionnel. Confirmé par des études, cet inquiétant diagnostic motive encore plus la Corporation de gestion du port de Baie-Comeau à s’assurer, dans la proposition qu’elle déposera à Transports Canada d’ici la fin septembre, que la cession de l’infrastructure garantisse sa remise en état et un budget de fonctionnement sur un horizon de 25 ans.

Lors d’une soirée d’information à laquelle ont assisté une quarantaine de personnes mardi soir (11 septembre), le président de la corporation, Marc Lefebvre, a dit s’attendre à ce que les négociations s’amorcent rapidement après le dépôt des demandes du milieu.

Au terme des pourparlers, qui devraient durer au moins quelques mois, une proposition de cession en émanera. « On a fait nos études, ils (les fonctionnaires de Transports Canada) ont fait leur études, on va comparer », a expliqué M. Lefebvre, rappelant que la reconstruction complète d’un tel quai en 2018 représenterait des coûts oscillant entre 400 M$ et 450 M$.

Le président a bon espoir que les deux parties s’entendent sur le diagnostic de l’état du quai puisque les études réalisées dans le passé par le fédéral vont passablement dans le même sens que les propres études de la corporation. « La totalité (ou presque) des choses qu’on a découvertes, c’est à partir des documents du fédéral. Ils ne tomberont pas en bas de leurs chaises, c’est leurs constatations », a précisé celui qui envisage cependant devoir hausser le ton à propos des travaux à réaliser dans le cadre d’un horizon de 25 ans.

M. Lefebvre ne s’attend pas à ce que l’ensemble du dossier de cession, dans lequel le gouvernement provincial est partie prenante aussi, se règle avant un an et demi à deux ans, en raison de toutes les étapes légales qui devront être remplies après un règlement. Par contre, il n’est pas question pour lui de patienter aussi longtemps avant de lancer les travaux de réfection les plus urgents.

Un quai à risque

Selon le président, le quai fédéral est actuellement à risque. « On ne veut pas dramatiser, mais si on n’avait pas fait l’enquête qu’on a faite, d’ici quelques années, on aurait eu des problèmes majeurs d’accès au quai », a-t-il affirmé, en ajoutant que lorsqu’on n’est pas maître chez nous, c’est ce qui peut arriver.

« Pas de quai : pas de Résolu et pas d’Alcoa », a martelé M. Lefebvre pour bien faire saisir le rôle économique crucial joué par le quai fédéral. Pas de brise-lame et pas de traversier-rail ni de Société des traversiers du Québec, a-t-il ajouté, notant la protection qu’il assure à leurs deux quais.

Devant les résultats des études réalisées par la firme TDA de Baie-Comeau, qui s’est associée à des experts dans le domaine, la corporation réclame à Transports Canada la reconstruction complète et l’élargissement de trois postes de transbordement, en plus de la réfection de l’enrochement de l’ensemble du quai fédéral. Il est même suggéré que les dolosses, ces gros blocs de béton de forme géométrique complexe installés dans le milieu des années 70, soient dorénavant à 1,8 mètre supérieur au niveau actuel du quai afin d’éviter que lors de grandes tempêtes, les vagues passent au-dessus, comme c’est le cas à l’occasion. « De l’eau qui passe par-dessus le quai, c’est inacceptable », a martelé le président.

Parmi les autres solutions apportées pour garantir la pérennité du quai au cours des 25 prochaines années, il est question du remplacement des équipements de quai et de la réfection des infrastructures de surface, comme le pavage ou l’éclairage.

 

 

 

Partager cet article