La maison de Martin Lafontaine en scène dans le film de Bernard Émond

Par Charlotte Paquet 21 février 2018
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Martin Lafontaine a loué sa maison trois semaines pour le tournage du film Pour vivre ici en février 2017. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Si les cinéphiles de Baie-Comeau reconnaitront plusieurs coins de leur ville lors du visionnement du film Pour vivre ici, Martin Lafontaine, lui, pourra y voir sa propre demeure et, bien malgré lui, son propre banc de neige.

Le dernier film de Bernard Émond, tourné en partie à Baie-Comeau l’an dernier, doit sortir en salle au Ciné-Centre à compter du 9 mars. Le septuagénaire de Baie-Comeau, qui habite la rue Louis-Philippe-Gagné, a loué sa maison pour son tournage à l’hiver 2017. Pendant trois semaines, il a trouvé à se reloger, tous frais payés bien sûr, pendant que des scènes à l’intérieur et à l’extérieur de son domicile étaient captées.

M. Lafontaine croyait bien que pour faciliter leur travail, l’équipe allait faire enlever l’immense banc de neige qui lui cachait la vue sur la rue, l’hiver 2016-2017 ayant été très neigeux. « Moi, j’étais tout content. Je me suis dit qu’il allait enlever au moins une partie de mon banc de neige. M. Émond m’a dit non, on vient pour la neige. Il s’est fait des séquences de la maison (à l’extérieur). Le garage les intéressait avec la motoneige du propriétaire (dans le film) », raconte le Baie-Comois.

Pourquoi sa maison?

M. Lafontaine raconte comment l’entourage du réalisateur en est venu à cibler sa propriété pour le tournage du film Pour vivre ici. « Un démarcheur a frappé à ma porte. Il m’a dit qu’il cherchait une maison des années 60 pour tourner un film. Il a regardé ça un peu, m’a dit que peut-être que ça ferait l’affaire et m’a demandé s’il pouvait revenir avec quelques personnes plus tard », souligne-t-il.

Quelques jours après, six ou sept personnes sont arrivées. Elles ont passé deux heures et demie à regarder, vérifier et mesurer un peu partout dans la maison. « Les gens étaient très gentils », insiste le citoyen. Finalement, à leur troisième visite pour compléter leurs observations, l’équipe lui confirmait que sa maison était retenue. C’était environ deux semaines avant le début du tournage.

De nombreux changements ont été faits à l’intérieur pour les fins du film, plusieurs temporaires et certains permanents, avec l’assentiment du propriétaire. « Ils avaient rentré presqu’un demi-ménage », raconte-t-il.

L’ancienne salle de jeu du sous-sol a été convertie en chambre d’enfants. Dans la chambre principale, les rideaux ont été remplacés et de la tapisserie ajoutée. Dans la cuisine, là aussi, de nouveaux rideaux en plus de nouvelles chaises et lampes suspendues. Ce type de lampes permettait de les remonter au besoin lors des tournages, a-t-on expliqué à M. Lafontaine.

Malgré le nombre incroyable de personnes qui ont pris d’assaut sa résidence pendant trois semaines, à leur départ, rien n’y paraissait. Tout était propre et à sa place. « S’ils touchaient une armoire, ils prenaient des photos », explique M. Lafontaine, ce qui leur permettait de remettre le tout dans son état initial. Fait à noter, l’homme, qui dit avoir déjà compté 11 camions stationnés sur sa rue pendant le tournage, s’est fait offrir plusieurs éléments ajoutés à son intérieur pour le film.

Expérience formidable

« Pour tout dire, c’est une expérience formidable que j’ai vécue. Aujourd’hui, s’ils recommençaient, je serais un peu plus curieux pour venir voir le jeu des caméras », précise M. Lafontaine, regrettant un peu de ne pas être passé chez lui plus souvent pendant ces trois semaines afin de mieux voir comment se déroulait le tournage d’un film.

Une chose est sûre, il lui tarde de voir Pour vivre ici, dans lequel il y verra les personnages évoluer dans sa propre maison. Il y aura finalement un peu de lui dans ce film. Mais comme le reste de ses concitoyens, Martin Lafontaine devra patienter deux semaines de plus que les cinéphiles des grands centres pour visionner l’œuvre (voir texte page 21).

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