La protection incendie divise Baie-Trinité et Godbout

Par Charlotte Paquet 17 Décembre 2018
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La municipalité de Baie-Trinité dénonce le fait qu’elle soit la seule à respecter le protocole d’entraide qui la lie à sa voisine, Godbout, en matière de protection incendie. Photo courtoisie

Baie-Comeau – La municipalité de Baie-Trinité veut rouvrir le protocole d’entraide en matière de protection incendie qui la lie à la localité voisine, Godbout, qui vient d’abolir son service incendie en raison de l’absence de pompiers volontaires.

Dans une résolution adoptée par son conseil municipal la semaine dernière, Baie-Trinité rappelle qu’en vertu de l’entente, des pompiers et des équipements devraient normalement être dépêchés dans l’une ou l’autre des municipalités selon la demande. Or, sans service incendie, Godbout ne peut remplir sa partie de l’entente.

Baie-Trinité a expédié sa résolution à la municipalité de Godbout, à la MRC de Manicouagan et au ministère de la Sécurité publique. Son maire Serge Lestage explique cette démarche légale par son souci de protéger la municipalité contre d’éventuelles poursuites.

« Je suis obligé de le dénoncer (non-respect de l’entente). On a déjà eu assez de trouble dans le passé », souligne-t-il, en faisant référence aux lacunes administratives.
Comme Godbout ne peut plus remplir sa partie de l’entente, la municipalité de Baie-Trinité craint que ne tienne plus l’exonération dont elle bénéficie en matière de responsabilité pour un éventuel préjudice causé à des biens ou des personnes.

« Il y a une imputabilité. Quand il y a un problème, on se sert du schéma de couverture de risque pour se sécuriser », poursuit M. Lestage. Or, les ententes intermunicipales relèvent justement de ce schéma.

Réactions à Godbout

Du côté de Godbout, le maire Jean-Yves Bouffard ne nie aucunement son incapacité à respecter le protocole d’entraide. Il n’a plus de pompiers volontaires depuis le mois d’octobre et son vis-à-vis de Baie-Trinité en a été informé rapidement, insiste-t-il.

Il a beau ne pas nier, il n’en reste pas moins que l’attitude du maire Lestage le déçoit et il se promet de le lui faire savoir en personne. Il aurait bien aimé, dit-il, apprendre de vive voix ses inquiétudes afin de discuter d’éventuelles mesures à prendre. « Il faut s’aider entre les municipalités au lieu de se tirer dessus. Au lieu de partir en peur, il aurait pu m’appeler », indique l’élu.

M. Bouffard explique que la clé de la caserne de pompiers de Godbout aurait pu être fournie au service incendie voisin, ce qui aurait donné accès au camion-citerne et aux autres équipements. La capacité de cette citerne correspond à trois fois celle du camion de Baie-Trinité. De plus, Godbout possède deux piscines totalisant 5 000 gallons d’eau pour aider au combat des incendies dans les secteurs non desservis par un réseau d’aqueduc.

D’ailleurs, à la demande du directeur des incendies de la ville de Baie-Comeau, Godbout a décidé de garder ses équipements. « Je voulais fermer au complet, mais Alain Miville (le directeur) m’a demandé de garder le truck, car on a une piscine de 3 000 gallons (qui fait partie intégrante du camion) », poursuit M. Bouffard, tout en précisant que l’entretien du camion est effectué.

Desserte par Baie-Comeau

Un protocole d’entraide lie les municipalités de Baie-Comeau et de Godbout pour la protection incendie. Quand les pompiers de la Ville ont eu à intervenir en renfort au cours des dernières années, la petite municipalité en a assumé les coûts. Cependant, l’absence de pompiers volontaires change dorénavant la donne. On ne peut plus parler d’entraide.

M. Bouffard a entamé des démarches avec la Ville afin que les sapeurs baie-comois assument le service complet à Godbout, moyennant rétribution évidemment, insiste-t-il.

Le maire considère d’ailleurs que malgré la distance plus grande entre Godbout et Baie-Comeau, les pompiers de la Ville ont de bonnes chances d’arriver aussi vite que ceux de Baie-Trinité étant donné qu’ils sont prêts à prendre la route dès que l’appel rentre au service 911, contrairement aux pompiers volontaires de Baie-Trinité.

Fait à noter, selon le maire Bouffard, une rencontre devait se tenir ce lundi 17 décembre entre les deux petites municipalités, la MRC de Manicouagan et des représentants du ministère de la Sécurité publique afin de discuter de la situation et trouver une solution.

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