« La vie n’est pas facile, mais elle est belle »

Par Charlotte Paquet 8 octobre 2016
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En octobre 2010, un tsunami s’est abattu sur Julie Fortin, un tsunami sous la forme d’un diagnostic de cancer du sein. Six ans plus tard, avec un bagage d’expériences plus vaste en prime, elle savoure son existence comme pas une. ” La vie n’est pas facile, mais elle est belle”, lance-t-elle.

Cette phrase, son conjoint lui a répété inlassablement pendant les moments difficiles qu’elle a traversés à compter du diagnostic en 2010 jusqu’à la toute fin de ses traitements en aout 2011. Cette phrase, elle est devenue en quelque sorte l’expression fétiche de leur couple.

Oui, le cancer l’a frappée et elle a même dû subir une mastectomie complète de son sein gauche. Oui, plusieurs semaines de traitement de chimiothérapie et de radiothérapie ont suivi. Et le processus de reconstruction, lui, est en cours depuis mai. Mais c’est vrai que la vie semble belle pour Julie Fortin.

Même dans les pires étapes de la maladie, elle a toujours refusé que le cancer prenne le dessus sur tout le reste. « Mon but, c’était que la vie continue pour moi et pour les autres, une fois le choc passé. On ne parlait pas juste de cancer autour de la table. Je ne voulais pas qu’il y ait juste ça qui compte », raconte la maman de trois enfants âgés aujourd’hui de 24, 23 et 19 ans.

De petites bosses

Ce sont de petites bosses palpables qui ont allumé une lumière jaune. Comme Julie Fortin était sans médecin de famille, c’est vers sa gynécologue, Dre Marie-Claude Lebel, qu’elle s’est tournée. Même si la mammographie n’avait démontré aucune anomalie, elle a continué de dire que ce qu’elle palpait était anormal.

L’échographie et la biopsie qui ont suivi lui ont donné raison. « Marie-Claude Lebel m’a sauvé la vie dans tous les sens. Elle m’a rentrée dans le système. Elle m’a écoutée », confie la femme, débordante de reconnaissance. Elle a subi l’ablation de son sein à l’Hôpital Saint-Sacrement, en décembre 2010.

Julie Fortin affirme qu’elle n’a pas été la seule dans la famille à souffrir en raison du cancer. « C’est pas juste moi qui ai eu le cancer. C’est mon conjoint et c’est mes enfants. Nous, on est malade et on se fait traiter, mais ceux autour, je pense qu’ils souffrent autant que nous », explique-t-elle.

Pas moins femme

Se retrouver avec un seul sein n’a pas eu d’impact sur le sentiment de féminité de Julie Fortin. « Je ne me suis jamais sentie moins femme », assure-t-elle. Par contre, celle qui a élevé d’un grand cran son niveau d’activité physique après la maladie, en se mettant à la course notamment, en est venue à trouver désagréable le port d’une prothèse mammaire amovible.

Aussi, à la suggestion de son médecin à Québec, elle a accepté d’inscrire son nom sur une liste d’attente en vue d’une reconstruction. Depuis mai, le processus est enclenché avec la méthode d’expandeurs. En novembre, ce sera la mise en place de la prothèse.

Reprendre sa vie

Après cette période de près d’un an consacrée à l’opération, aux traitements et à la convalescence, Julie Fortin a repris le contrôle de sa vie. « Mais ça reste une expérience de vie », convient-elle.

À l’intention des personnes qui viennent de recevoir un diagnostic de cancer, elle insiste sur l’importance de bien s’entourer. « Il faut s’entourer de monde positif. Il y a du monde trop sensible à ma situation que j’ai moins vu dans le temps. C’est important de t’entourer de gens qui ont du moral pour t’aider à voir que la vie est belle quand même. C’est pas de la pitié dont tu as besoin. »

Même si la phrase peut sembler un cliché, il est vrai que le temps arrange les choses, selon la dame. « Le temps aide, le choc s’atténue et on apprend à vivre avec son cancer », conclut-elle.

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