Le Camp littéraire tourne la page avec sérénité

Par Charlotte Paquet 17 septembre 2018
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Louise Saint-Pierre, Danielle Delorme et Francine Chicoine tournent la page sur l’aventure du Camp littéraire de Baie-Comeau après 13 ans. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le Camp littéraire de Baie-Comeau ferme les livres après 13 ans. Il le fait de façon très sereine en s’assurant de laisser des traces dans la communauté.

Mercredi dernier, paradoxalement, l’heure était à la fête et non aux larmes au Centre des arts de Baie-Comeau alors que le Camp littéraire mettait la note finale à ses activités avec le dévoilement de l’événement Le haïku s’affiche.

« Ça vient bellement tourner la page, car on aurait pu mourir de notre belle mort. On s’est dit pourquoi ne pas mettre en valeur les auteurs de haïkus et les haïkus », explique Francine Chicoine, directrice générale de l’organisme qu’elle a mis au monde avec sa fidèle complice, Louise Saint-Pierre.

Le haïku s’affiche se décline par 70 de ces petits poèmes, issus de la tradition littéraire japonaise, imprimés sur une plaque de plexiglass qui sont déjà ou seront bientôt bien en montre dans 40 commerces, bureaux et organismes publics et privés de la Manicouagan. La semaine dernière, les partenaires du milieu qui ont embarqué dans l’aventure ont participé à une cérémonie de remise officielle en présence de plusieurs des 45 auteurs impliqués.

Faut-il rappeler que l’association entre les haïkus et leur milieu d’accueil s’est faite au gré du lien entre l’écrit et la mission de son destinataire. À titre d’exemple, un concessionnaire automobile de Baie-Comeau a reçu un poème concernant une lune de miel en décapotable, tandis qu’une clinique dentaire a été choisie pour un autre poème à propos d’un beau sourire.

Le temps était venu

Mmes Chicoine et Saint-Pierre mettent fin aux activités du Camp littéraire sans tristesse. Comme l’avoue sa directrice générale, elles sont rendues là. Elles éprouvent plutôt un sentiment de liberté et de mission accomplie, dit-elle.

« Je pense que c’était le temps qu’on tourne la page. Le Camp littéraire existe depuis 2005, mais en 1998, on avait déjà commencé à travailler. Ça fait 20 ans qu’on s’investit dans le milieu littéraire et c’est le temps de s’orienter vers d’autres projets », a précisé la grande dame du monde de la création littéraire.

Cette dernière assure qu’elle ne part pas pour se bercer en regardant les minutes et les heures passer. « C’est la rançon d’une passion », lance-t-elle, un doux sourire éclairant son visage. Dans ses cartons, elle garde des projets d’écriture personnelle, mais aussi de direction de collectifs.

Plusieurs réalisations

Active au sein de l’organisme depuis ses balbutiements en 2005 et présidente de son conseil d’administration, l’ancienne directrice générale du cégep de Baie-Comeau, Danielle Delorme, a fait le voyage de Gatineau, sa nouvelle terre d’accueil, jusque chez nous pour participer à l’événement de la semaine dernière. Elle a dit ressentir de la fierté face à cette grande aventure, mais aussi un peu de tristesse.

Aux nombreuses personnes rassemblées dans le foyer du Centre des arts, Mme Delorme a rappelé que le coup d’envoi des premières activités littéraires à Baie-Comeau a été donné en 1996 avec la publication par Francine Chicoine de son premier livre. Quelques années plus tard, le Camp littéraire était créé.

L’organisme culturel a littéralement fait foisonner le monde de la littérature pendant de nombreuses années. Entre autres réalisations, a rappelé la présidente, il a été derrière les camps haïkus, les Antichambres du livre, les ateliers de création littéraire, les brunchs littéraires, les Lectures vagabondes et la publication de textes d’auteurs en solo ou dans des collectifs.

Par les nombreuses personnes ayant participé à ses activités au fil du temps, a ajouté Mme Delorme, le Camp littéraire a fait exploser les frontières ailleurs en région, au Québec, au Canada et jusqu’en Europe.

Le Camp littéraire de Baie-Comeau n’est peut-être plus, mais deux de ses créations, l’École nationale de haïku, et les Éditions Tire-Veille lui survivent d’une certaine façon. Depuis deux ans déjà, la première a été transférée à Trois-Rivières et la deuxième se retrouve sous la gouverne des Éditions David, à Ottawa.

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