Le nouveau programme d’externat en médecine crée de l’engouement

Par Charlotte Paquet 20 février 2019
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Directeur du Groupe de médecine de famille universitaire de Manicouagan, le Dr David Lee a chapeuté les démarches de mise en place du programme d’externat longitudinal intégré en collaboration avec l’Université Laval. Photo courtoisie

Directeur du Groupe de médecine de famille universitaire de Manicouagan, le Dr David Lee a chapeuté les démarches de mise en place du programme d’externat longitudinal intégré en collaboration avec l’Université Laval. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Quatre étudiants en médecine de l’Université Laval mettront le cap sur Baie-Comeau pour un an, en septembre 2019, devenant les tout premiers participants au nouveau programme d’externat en médecine.

Actuellement au Québec, seules les villes de Rimouski, Lévis et Joliette offrent ce programme, nommé externat longitudinal intégré (ELI), qui se distingue du type traditionnel qui, lui, se déroule à Québec dans le réseau des hôpitaux universitaires.

L’externat en médecine correspond à cette période de stages d’environ deux ans qui succède aux deux ou trois premières années du parcours universitaire consacrées à la formation préclinique et qui précède la diplomation et la résidence en médecine familiale ou dans une spécialité autre.

Directeur du Groupe de médecine de famille universitaire (GMF-U) de Manicouagan, le Dr David Lee a chapeauté la mise en place les conditions gagnantes à l’offre d’externat longitudinal intégré chez nous au cours de la dernière année, même si l’idée, avoue-t-il, est dans l’air depuis deux ou trois ans.

Grâce au programme, le Dr Lee espère favoriser le recrutement de nouveaux médecins résidents au GMF-U (rattaché à l’Université Laval), plus ardu depuis quelques années, ainsi que l’attraction d’un nombre plus élevé de professionnels de la santé en région à moyen terme.

« On veut leur offrir (aux externes) une exposition différente de ce qui se fait en milieu urbain universitaire et leur faire connaître les belles choses aussi qui se font en spécialité chez nous », souligne le Dr Lee.

Même si l’externat en médecine s’étend sur deux ans environ, seule la première année sera offerte à Baie-Comeau puisqu’elle correspond aux stages obligatoires dans des spécialités générales, comme la chirurgie, la pédiatrie, la gériatrie et la gynéco-obstétrique. La deuxième année est consacrée à des stages à option, incluant des cours à l’université.

Engouement incroyable

Le Dr Lee a fait la promotion du projet manicois auprès des étudiants en médecine au cours de la dernière année, que ce soit par visioconférence ou directement sur place à l’Université Laval. Il a tellement été convaincant que le nombre d’intéressés a clairement dépassé les attentes.

« Au départ, on vouloir offrir deux places pour commencer. Finalement, on a tellement bien vendu le programme et ça les a tellement intéressés qu’on avait sept ou huit étudiants prêts à venir », raconte le Dr Lee. Il a alors été décidé d’augmenter le nombre d’externes à quatre.

Le directeur du GMF-U explique qu’à l’Hôpital Le Royer, les étudiants en médecine bénéficieront d’un encadrement plus serré qui permettra de mieux « dépister les faiblesses et d’encourager les forces ».

De plus, en raison de la structure même pour dispenser les soins, il sera plus facile aux externes d’avoir accès à davantage de cas cliniques intéressants que dans un milieu urbain universitaire.

Enfin, au niveau de la médecine familiale, le Dr Lee voit aussi un grand avantage avec l’externat longitudinal intégré. « On va saupoudrer l’exposition clinique pour la durée de l’année d’externat », indique-t-il, soulignant que le stage en médecine familiale est normalement d’une durée de six semaines.

Ainsi, toujours sous supervision, pendant l’année qu’ils passeront à Baie-Comeau, les étudiants auront la chance de pouvoir suivre des patients, ce qui est loin d’être dénué d’intérêt pour eux.

Laval et les régions

Le grand responsable de la concrétisation du projet d’ELI souligne le grand soutien obtenu de l’Université Laval. « Eux, ils voient des avantages aussi. C’est une de leur mission de bien remplir les régions », précise le Dr Lee.

Il rappelle qu’à la grandeur du pays, l’Université Laval est celle qui détient le plus haut taux d’implantation en région des médecins qu’elle forme.

Fait à noter, la Côte-Nord accueille déjà depuis longtemps, mais de façon ponctuelle, des étudiants à leur deuxième année d’externat pour des stages qui peuvent durer de trois à six semaines.

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