Les décès par suicide diminuent sur la Côte-Nord

Par Charlotte Paquet 6 février 2019
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La directrice générale du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, Gladys Tremblay (à gauche) salue la diminution du nombre de décès par suicide. On l’aperçoit au côté de Mélanie Bernier, formatrice. Photo archives Le Manic

La directrice générale du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, Gladys Tremblay (à gauche) salue la diminution du nombre de décès par suicide. On l’aperçoit au côté de Mélanie Bernier, formatrice. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Quinze personnes se sont enlevé la vie en 2016 sur la Côte-Nord. Quinze décès évitables. Quinze décès de trop. Mais au-delà du côté sombre de la situation, une éclaircie apparaît. Le nombre de suicides diminue. Il diminue en région comme ailleurs au Québec.

La semaine dernière, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a rendu publiques les plus récentes données sur les décès par suicide provenant du bureau du coroner, celles de 2016, qui demeurent cependant provisoires.

Elles révèlent qu’en l’espace d’un an, le nombre de personnes ayant commis l’irréparable sur la Côte-Nord est passé de 22 à 15, soit de 24,1 à 15,4 par 100 000 habitants. À titre d’exemple, ce taux a fléchi de 13,5 à 12,1 dans l’ensemble de la province.

« Il y a une belle amélioration. On est rendu au 5e rang (des plus hauts taux de suicide) », souligne la directrice générale du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, Gladys Tremblay.

La région, qui s’est régulièrement retrouvée aux premiers rangs du classement dans le passé, est devancée par la Mauricie et Centre-du-Québec (16,1), Chaudière-Appalaches (16,4), Gaspésie- Îles-de-la-Madeleine (18,1) et Abitibi-Témiscamingue (20,4). Le cas du Nunavik, qui affiche un taux de suicide de 113,1 par 100 000 habitants, est traité à part.

Si on se base sur les données de 2015, publiées l’an passé, la Côte-Nord occupait le deuxième rang au Québec.

Bilan sur trois ans

Dans son bilan, l’INSPQ fournit également des données sur la période 2014-2016. Pour ces trois années, la Côte-Nord se situe au troisième rang provincial pour son haut taux de suicide par 100 000 habitants. Il est de 19,4, soit 11,3 chez les femmes et 27 chez les hommes.

Sur les 1 046 suicides répertoriés au Québec en 2016, 803 ont été commis par des hommes et 243 par des femmes. Mme Tremblay n’avait pas sous la main les chiffres pour la Côte-Nord la semaine dernière.

Mis à part 2012, une année jugée exceptionnelle au CPS avec sept suicides, les données de 2016 sont les plus basses en six ans au moins. D’ailleurs, en 2011, pas moins de 27 suicides avaient été à déplorer sur la Côte-Nord pour un taux de 26,7 par 100 000 habitants. C’était alors le double du taux provincial.

La directrice générale rappelle que chaque suicide touche 30 personnes de près. « C’est donc beaucoup de personnes qui ont été épargnées par cette souffrance », souligne-t-elle en référence à la diminution du nombre de suicides.

Des mesures payantes

Gladys Tremblay explique que ce sont toutes les mesures de prévention mises en place au fil des ans qui portent leurs fruits. Elle fait notamment référence au guide des bonnes pratiques, à l’amélioration de la formation et au suivi des personnes à leur sortie de l’hôpital après une crise suicidaire.

Comme le combat est loin d’être gagné et qu’un suicide sera toujours un suicide de trop, les efforts de prévention doivent se poursuivre, notamment avec le développement de sentinelles dans les milieux de travail.

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