Les hémato-oncologues de Rimouski persistent et signent

Par Charlotte Paquet 8 mars 2017
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Baie-Comeau – Les hémato- oncologues de Rimouski persistent et signent. Réaffirmant leur désir de maintenir les services offerts à Baie-Comeau, ils n’en demeurent pas moins convaincus que, pour une question de qualité des soins et de travail d’équipe, les prélèvements de leurs patients doivent continuer d’être analysés au laboratoire du Bas-Saint-Laurent.

Dans un communiqué émis vendredi matin, au lendemain d’une sortie du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette (voir autre texte), les médecins spécialistes disent tendre la main au gouvernement du Québec et réitèrent que leur proposition de transition est toujours valide.

Cette proposition, explique le Dr Joffre Allard au téléphone, vise à permettre à lui et à ses collègues hémato- oncologues de continuer d’assurer les services le temps que l’équipe de l’Hôpital de Chicoutimi s’organise pour avoir la capacité de desservir la clientèle, ce qui pourrait prendre deux ans.

Quatre hémato-oncologues sont en poste à l’hôpital du Saguenay et « ils disent qu’ils ne sont pas capables d’assurer les services », selon le médecin. Du côté de Rimouski, ils sont généralement huit, mais trois médecins écoulent présentement leur congé de maternité.

Le Dr Allard voit mal comment lui et ses collègues pourraient poursuivre leur association avec l’hôpital de Baie-Comeau sans l’assurance de la proximité des activités de laboratoire, particulièrement pour les analyses spécialisées.

« Il y a des examens qui sont plus complexes et qui demandent une partie d’interprétation. Quand ça se passe à Rimouski, je connais le patient, je peux orienter le laboratoire », dit celui qui ne nie pas que, pour les analyses sanguines de base, l’endroit où elles sont effectuées importe peu.

Un moratoire?

« Nous, ce qu’on dit au ministre Barrette, c’est “faites un moratoire ou suspendez ça pour deux ans” », mentionne-t-il en référence au transfert des prélèvements vers le Saguenay qui découlera du déploiement du projet Optilab. Il rappelle aussi qu’à seulement quatre hémato-oncologues présentement, les risques sont grands qu’ils ne puissent se rendre à Baie-Comeau pour les évaluations et les suivis.

« On est prêts à continuer le temps qu’il faut. Le problème, c’est que Chicoutimi dit qu’il n’est pas prêt à les prendre (les patients). On ne peut pas être plus de bonne foi que ça. J’ai l’impression qu’Optilab, c’est comme un train sur les rails et que le train passe même s’il y a quelqu’un de couché sur les rails. Nous, on dit : “Passez par la voie d’évitement pendant deux ans” », martèle-t-il.

Enfin, sur la question d’une perte de rémunération évoquée par le ministre pour expliquer l’exigence de l’équipe de Rimouski, le Dr Allard nie tout. Tout en notant l’existence d’un plafonnement de 54 000 $ par semestre en lien avec les activités de laboratoire, il soutient que le volume d’analyses provenant des patients de Baie-Comeau est peu élevé par rapport au reste. « Je suis prêt à ouvrir ma facturation de la RAMQ », lance-t-il pour prouver que l’argent n’est pas le nerf de la guerre dans ce dossier.

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