Les infirmières se disent victimes de « maltraitance organisationnelle »

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La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du nord-est québécois, Nathalie Savard, ne comprend pas la décision du Centre intégré de santé et de services sociaux de recourir à un médiateur. Photo archives Le Manic

La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du nord-est québécois, Nathalie Savard, ne comprend pas la décision du Centre intégré de santé et de services sociaux de recourir à un médiateur. Photo archives Le Manic

Sept-Îles – Trois associations syndicales ainsi qu’une vingtaine d’infirmières du CISSS de la Côte-Nord ont dénoncé à Sept-Îles la semaine dernière leurs conditions de travail, qui seraient en « détérioration constante ». Au même moment se déroulait une assemblée publique du conseil d’administration du CISSS. Les manifestants ont annoncé aux administrateurs leur intention de déposer un signalement de maltraitance organisationnelle.

« Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du nord-est québécois (SIISNEQ-CSQ), appuyé par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et par la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) adressera officiellement, au cours des prochaines heures, un signalement de maltraitance organisationnelle au commissaire local des plaintes de la Côte-Nord », pouvait-on lire dans un communiqué remis lors de la manifestation.

Les manifestantes réclament de meilleures conditions de travail. Selon elles, le gouvernement et les administrateurs surchargent les infirmières en refusant d’embaucher de nouvelles ressources humaines. Cette situation aurait un grand impact sur la santé des infirmières, ainsi que sur la qualité des soins qu’elles prodiguent.

« Le démantèlement et l’instabilité des équipes de soins, ajoutés au manque criant de ressources, pèsent de plus en plus lourd sur nos membres. Il faut s’inquiéter sérieusement des conséquences de l’épuisement et de l’instabilité des équipes sur la prestation des soins », a dénoncé la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard.

Un seuil historique

Le manque de personnel obligerait les infirmières à faire plusieurs heures supplémentaires par semaine, en plus de devoir constamment changer de département.

« Les travailleuses et les travailleurs de la santé ne sont pas des pions qu’on peut déplacer à sa guise sur un vaste territoire comme la Côte-Nord. L’épuisement de nos membres a atteint un seuil historique qu’il faut rapidement corriger », indique la présidente de la FSQ, Claire Montour.

Les représentantes syndicales réclament par ailleurs une augmentation des investissements dans le secteur de la santé.

« Ils [les administrateurs] doivent prendre conscience des effets de leurs décisions dans la vraie vie de tous les jours, sur le personnel et sur la dispensation des soins. Si le budget qui leur est confié est insuffisant pour assurer à leur population les services auxquels elle a droit, alors qu’ils interpellent le ministre de la Santé en conséquence », demande la vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier.

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