Martin Ouellet choisi leader parlementaire du PQ

Par Steeve Paradis 23 octobre 2018
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Martin Ouellet entend remplir avec audace et rigueur son futur rôle de leader parlementaire du PQ. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Au lendemain de sa réélection, Martin Ouellet se disait prêt à jouer un grand rôle dans le renouveau du Parti québécois. Le souhait du député de René-Lévesque a été exaucé puisqu’il a été nommé lundi leader parlementaire du PQ, en quelque sorte le numéro 2 du parti en chambre.

« Je suis très heureux de la confiance dont on me témoigne », a d’abord fait valoir M. Ouellet, soulignant que le leader parlementaire est désigné par le chef, après consultation des élus du parti.

Le leader parlementaire joue le rôle du gardien du temps et du droit de parole de son parti à l’Assemblée nationale. Il détermine entre autres quelles questions seront posées au gouvernement cette journée-là et aussi quelle sera la séquence de ces questions, un élément important dans la joute politique.

Le premier mandat de Martin Ouellet dans son nouveau poste, même si le travail est déjà amorcé de ce côté, sera de faire en sorte que le Parti québécois soit officiellement reconnu comme groupe parlementaire malgré ses 10 députés et son pourcentage de 17,1 % du vote. La reconnaissance comme groupe parlementaire donne principalement aux partis visés du temps de parole et du budget pour leurs activités parlementaires.

Un précédent

Les règles actuelles sont de 12 députés ou 20 % du vote, mais il y a un précédent en la matière. La défunte Action démocratique du Québec (ADQ) avait été reconnue groupe parlementaire en 2009 même si, l’année précédente, elle avait fait élire sept députés avec 16,4 % des voix exprimées.

M. Ouellet croit d’ailleurs que la Coalition avenir Québec et le Parti libéral sont prêts à accepter la reconnaissance du Parti québécois et de Québec solidaire, ne serait-ce que pour le fonctionnement de la chambre.

En effet, si le PQ et QS ne sont pas reconnus, les élus sous cette bannière seront considérés comme indépendants. De plus, si jamais c’était le cas, Martin Ouellet ne serait évidemment pas leader parlementaire, puisqu’il n’y aurait pas de groupe parlementaire du PQ, et il n’aurait pas plus droit à l’allocation de 23 926 $ qui vient avec la fonction de leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition.

« Si on se retrouve avec 21 indépendants (les 10 péquistes, les 10 solidaires et le député indépendant  Guy Ouellette), ce ne sera pas gérable », met en lumière le député. « Pour le bon fonctionnement du gouvernement et pour le bon déroulement de la démocratie, il faut reconnaître le Parti québécois et Québec solidaire comme groupes parlementaires », a-t-il souligné en ajoutant que les deux formations « ont tout de même recueilli le tiers de l’électorat ».

Audace et rigueur

Dans son futur rôle, Martin Ouellet entend être « audacieux et rigoureux. Nous ne sommes plus l’opposition officielle, nous sommes la deuxième opposition. Il faudra donc être capable de s’inscrire dans l’agenda politique et de continuer de mettre de l’avant les choses dont on a parlé en campagne », a-t-il fait remarquer.

Leader parlementaire dans un contexte d’une prochaine course à la chefferie du parti signifie aussi neutralité. Le député entend bien observer cette règle.

« C’est la décision que j’ai prise, je serai neutre dans la course et je me rangerai derrière le future chef ou la future cheffe, qui nommera alors ses officiers », lance-t-il en bon soldat.

Plusieurs chapeaux

Martin Ouellet sera fort occupé au début de cette 42e législature de l’Assemblée nationale du Québec. En effet, outre ses fonctions parlementaires, il sera porte-parole du PQ en matière de finances, du conseil du Trésor, de la stratégie numérique, des régions, d’éthique et de PME.

Le jeune député sait bien qu’il en aura plein les bras, « mais il y a déjà deux dossiers que je maîtrise bien, soit les PME et les régions. Quant à la stratégie numérique, ça va avec le conseil du Trésor car c’est lui qui en est responsable »

M. Ouellet assure aussi qu’il sera bien entouré dans son travail, avec un PQ qui reverra ses manières de fonctionner à l’Assemblée nationale. « Au lieu d’être très compartimenté, comme auparavant, on va être plus décloisonné et tous seront multi-tâches », soutient-il

Finalement, Martin Ouellet dit croire que tous les chapeaux qu’il aura à porter auront du bon pour l’avancement des dossiers de sa circonscription puisqu’il sera en discussion régulière avec les leaders des autres partis et plusieurs ministres du gouvernement de François Legault.

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