Mieux sensibiliser pour ouvrir les chantiers aux femmes

Par Charlotte Paquet 21 octobre 2018
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On aperçoit Maude Tremblay et Steven Rioux, respectivement étudiant en mécanique industrielle et en électromécanique au Centre de formation professionnelle et générale Manicouagan. Photo courtoisie

On aperçoit Maude Tremblay et Steven Rioux, respectivement étudiant en mécanique industrielle et en électromécanique au Centre de formation professionnelle et générale Manicouagan. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Émersion, service-conseil en emploi vient de boucler la boucle du projet pilote Femmes et construction Côte-Nord, destiné à accroître la présence des femmes en emploi dans l’industrie de la construction. Et s’il y a un mythe à déboulonner pour y aider, c’est celui qui veut qu’il y ait des métiers destinés aux femmes et d’autres aux hommes.

L’organisme a reçu un soutien financier de 100 000 $ du Secrétariat à la condition féminine, en novembre 2016, pour mener à bien ses démarches, en collaboration avec Accès emploi à Sept-Îles. La Commission de la construction du Québec et Emploi Québec ont également œuvré comme partenaires.

Selon Karen Vespier, directrice générale d’Émersion, le premier défi demeure la valorisation de la notion d’égalité et de mixité au travail. Tant les employeurs que les étudiants doivent être sensibilisés.

Garçons et filles choisissent encore, aujourd’hui, leur domaine de formation selon des stéréotypes. « Je pense qu’il faudrait faire des séances d’information dès le secondaire pour un peu défaire ces stéréotypes. On est encore dans le rose pour les filles et le bleu pour les garçons », illustre Mme Vespier.

Cette sensibilisation devrait se faire dès le deuxième ou le troisième secondaire, lorsque les jeunes commencent à penser à leurs futurs métiers. Et pour éliminer une fois pour toutes ce mythe tenace, c’est aux filles comme aux garçons auxquels il faut s’adresser, assure-t-elle, tout en notant que le préjugé voulant qu’une femme n’ait pas la force physique nécessaire pour travailler dans le milieu de la construction demeure malheureusement.

« C’est la génération future qui implantera l’égalité entre les hommes et les femmes sur les chantiers de construction », affirme la directrice générale.

Pratiques gagnantes

Le plan d’action élaboré au terme du projet renferme d’autres pratiques jugées gagnantes pour augmenter la représentativité des femmes sur les chantiers.

Ainsi, Mme Vespier peaufine actuellement la réalisation d’un guide destiné à outiller les employeurs en termes de stratégies d’intégration d’équipes mixtes et de façons de faire en cas de situations de harcèlement, d’intimidation et de préjugés.

La mise sur pied de cellules de mentorat entre femmes et entrepreneurs fait également des propositions pour parvenir à changer la donne. L’importance des médias sociaux dans l’accompagnement des femmes est aussi relevée. « C’est par le biais de Facebook, des capsules d’information, des blogues et des groupes privés de discussions que nous pourrons les contacter et les mobiliser », martèle la directrice générale.

Dans le cadre du projet pilote, une consultation auprès des femmes et des finissantes dans le domaine de la construction s’est déroulée afin de connaître les problématiques rencontrées. Des entreprises ont aussi été sondées, tant celles qui n’embauchent pas ou peu de femmes que la poignée d’autres qui leur ouvrent leur porte.

Fait à noter, le mandat premier accordé à Émersion a évolué en raison d’impondérables, notamment la pénurie de main-d’œuvre et le fait qu’une quinzaine de femmes seulement étudient dans un programme professionnel les menant à un métier de la construction.

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