Quatre caribous braconnés abandonnés dans un précipice près de Godbout

Par Charlotte Paquet 11 Décembre 2018
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Les agents de protection de la faune sont à la recherche d’informations du public concernant le braconnage de quatre caribous retrouvés dans un précipice le long de la route 138 près de Godbout. Photo courtoisie MFFP

Baie-Comeau – La découverte de quatre caribous abattus, éviscérés et abandonnés dans un précipice le long d’un belvédère de la route 138, à quatre kilomètres à l’ouest de Godbout, porte les agents de protection de la faune à demander l’aide de la population pour mieux documenter les informations qu’ils possèdent déjà.

L’acte de braconnage, qui aurait été perpétré entre le 11 novembre et le 2 décembre, a été porté au grand jour le jeudi 6 décembre. Une personne qui avait probablement décidé d’immobiliser son véhicule sur le belvédère pour se délier les jambes a aperçu des bâches plus bas et des bêtes dessous. Elle a tout de suite alerté SOS Braconnage.

« C’est rentré comme (si c’était) des orignaux », souligne l’agent Steeve Corriveau, du bureau de la protection de la faune de Baie-Comeau. Une fois sur les lieux, les agents ont cependant constaté qu’il s’agissait bel et bien de caribous et non d’orignaux. Outre l’absence des viscères (manœuvre pour éviter que la viande se gâte), les bêtes étaient en entier.

Questionné sur les raisons pour expliquer que des braconniers abandonnent leurs captures dans la nature sans prélever des parties comestibles, M. Corriveau émet deux hypothèses. Il croit que les malfaiteurs auraient pu s’en débarrasser après avoir constaté que la viande avait chauffé pendant le transport. Il se peut aussi qu’ils aient senti la soupe chaude et, craignant d’être repérés, aient tenté de faire disparaître leurs prises illégales.

Les cadavres ont été récupérés. « On est à faire des prélèvements sur les bêtes. On va les apporter à notre vétérinaire pour l’autopsie », souligne le porte-parole.

Chasse interdite

Pour le moment, les agents de protection de la faune ne peuvent confirmer si les bêtes tuées sont des caribous forestiers ou des caribous toundriques.

Sur la Côte-Nord, les premiers se retrouvent principalement dans les environs du 50e parallèle. En raison de leur petit nombre, ils ont le statut d’espèce vulnérable et leur chasse est totalement interdite.

Du côté des caribous toundriques, ils se retrouvent davantage dans le Nord-du-Québec, notamment dans le secteur de la rivière Georges. Leur chasse est également interdite, sauf pour quelques groupes d’autochtones et d’Inuits.

Informations recherchées

Selon M. Corriveau, l’appel lancé au public vise à obtenir des informations additionnelles pour aider les agents de protection de la faune à trouver les coupables. « Il y a peut-être eu gens qui ont vu quelque chose », précise-t-il.

Si les auteurs de ce geste de braconnage sont retrouvés et poursuivis en justice, ils s’exposent à une amende pouvant varier de 20 000 $ à 40 000 $ s’il s’agit de caribous forestiers. S’il est question de caribous toundriques, l’amende est de 1 825 $.

Toute personne qui détient des renseignements pouvant aider au travail des agents de la faune peut communiquer avec SOS Braconnage au 1 800 463-2191. Il est également possible de les transmettre par courriel à centralsos@mffp.gouv.qc.ca. La confidentialité est assurée.

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