Sous le principe de l’économie circulaire, Synergie Manicouagan veut transformer les déchets en ressources

Par Steeve Paradis 8 Décembre 2017
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Linda Savoie (régie de gestion des matières résiduelles), Yannick Charette (ID Manicouagan), la chargée de projet Édith Corbeil, Vivianne Richard (SADC) et André Morin (microbrasserie St-Pancrace) ont dévoilé les garndes lignes du projet d’économie circulaire Synergie Manicouagan. Photo Le Manic

Linda Savoie (régie de gestion des matières résiduelles), Yannick Charette (ID Manicouagan), la chargée de projet Édith Corbeil, Vivianne Richard (SADC) et André Morin (microbrasserie St-Pancrace) ont dévoilé les garndes lignes du projet d’économie circulaire Synergie Manicouagan. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Industriels et entrepreneurs, rêvez-vous du jour où vos déchets deviendront la matière première d’une autre entreprise? C’est entre autres ce que souhaite accomplir Synergie Manicouagan, un projet piloté par la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Manicouagan.

Selon les instigateurs du projet, Synergie Manicouagan propose de transformer les déchets d’une industrie, d’un commerce ou d’une institution (ICI) en ressources pour une autre ICI. Le tout sous le principe de l’économie circulaire, une facette du développement durable qui vise à produire des biens et services tout en limitant le gaspillage de matières, d’eau et d’énergie.

« Dans le fond, on n’invente rien, on s’inspire directement de la nature », a fait valoir la chargée de projet, Édith Corbeil, en rappelant la célèbre citation d’Antoine Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Dans un premier temps, Synergie Manicouagan va se limiter aux ICI de la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Baie-Comeau avant de s’étendre aux limites de la MRC de Manicouagan. Un diagnostic des flux de matières entrantes et sortantes des entreprises sera effectué dans les prochains mois et, par la même occasion, ces dernières seront invitées à s’intégrer à la démarche.

Diminution des couts

Selon Mme Corbeil, les impacts positifs de l’économie circulaire sont nombreux, à commencer par la diminution des couts des matières premières et l’optimisation de la gestion des matières résiduelles.

La création de liens d’affaires entre les entrepreneurs de la région, l’amélioration de la performance environnementale et de l’image corporative, la rétention et la création d’emplois favorisant l’économie locale et l’augmentation de la compétitivité par l’innovation sont aussi attendues.

Un bel exemple

Les artisans du projet avaient un bel exemple d’économie circulaire à présenter avec la microbrasserie St-Pancrace. La Crâââbe bitter, un des produits les plus distinctifs de l’entreprise, est brassée avec des carapaces de crabe et non avec la chair du crustacé. «Ce qu’on voulait, c’est travailler avec les résidus de quelqu’un pour créer quelque chose», a souligné l’un des copropriétaires de la microbrasserie, André Morin.

Toujours dans le même esprit, la St-Pancrace travaille actuellement à trouver des débouchés à ses propres déchets, elle qui génère près de 80 tonnes par année de drèche, les résidus du brassage.

« On commence à travailler avec des agriculteurs pour éventuellement faire des engrais ou des biscuits pour animaux. Ça sert de levier de développement pour d’autres entreprises », a ajouté M. Morin en faisant valoir l’importance « de s’asseoir tous ensemble pour créer de la valeur ajoutée avec les résidus ».

Pour sa première année, Synergie Manicouagan dispose d’un budget de 88 400 $, dont 40 000 $ proviennent de la Société du Plan Nord, puisés dans le fonds d’initiatives du Plan Nord.

Pour leur part, Innovation et développement Manicouagan et la SADC injectent respectivement 17 500 $ et 11 000 $ dans le projet, le reste de la somme provenant de partenaires régionaux.

 

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