Sébastien Banville sculpte un gigantesque château de neige

Par Charlotte Paquet 2 février 2018
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Avec l'aide de bénévoles, Sébastien Banville travaille fort pour compléter le château de neige à temps pour la journée festive du samedi 3 février.

Avec l’aide de bénévoles, Sébastien Banville travaille fort pour compléter le château de neige à temps pour la journée festive du samedi 3 février.

Baie-Comeau – Pendant que plusieurs citoyens tentent de trouver une solution pour stocker toute la neige tombée sur la Manicouagan ces dernières semaines, Sébastien Banville, lui, en redemande. Il va même puiser dans les « réserves » de ses voisins pour sculpter son troisième château de neige en autant d’années. Son but : permettre à son petit garçon handicapé d’améliorer sa motricité et amuser les enfants du voisinage tout en leur permettant d’entrer en contact avec la différence.

Le petit Benjamyn a cinq ans et demi. Il souffre d’une déficience en créatine causée par un transporteur génétique inexistant entre le cerveau et le cervelet. Selon son père, il a été le septième cas diagnostiqué au Canada et aujourd’hui, on en compterait 14.

En plus d’être épileptique, l’une des caractéristiques de sa maladie, le petit vit avec un retard sévère. « Benjamyn n’est pas un enfant comme les autres. Il est dans son monde à lui. Aujourd’hui, mentalement, il a deux ans et demi », raconte le père. « Tout est affecté. Mon enfant ne sera jamais capable de sauter en bas d’un divan », ajoute-t-il.

Benjamyn a appris à marcher à deux ans, quand même un an plus tôt que le prédisaient les spécialistes, « mais avec une motricité non coordonnée ».

« À cinq ans et demi, c’est la première fois cet hiver qu’il est capable de marcher dans la neige », souligne M. Banville, qui s’est donné comme mission de tout faire pour développer sa motricité et sa force. Or, comme les jouets habituels ne l’intéressant aucunement, le papa a découvert que les modules extérieurs l’attirent et lui permettaient de gagner de la force. Le menuisier de métier s’est donc mis à la tâche il y a quatre ans en construisant un « château » en bois dans la cour arrière de sa maison mobile avec une panoplie de particularités pour aider son fils à se développer et à s’amuser. Il a aussi ajouté une « petite maison croche », comme il la désigne.

Place au château de neige
Pour une troisième année consécutive, les modules de bois et la maisonnette feront partie intégrante d’un château sculpté dans la neige. Il s’annonce pour être monumental en couvrant cette fois-ci près de 1 400 mètres carrés (15 000 pieds carrés), soit un tiers de plus que la construction de 2017. L’aménagement empiète même sur les terrains de ses deux voisins immédiats, deux bons fournisseurs de neige il va sans dire.

Ce lundi 29 janvier, plus ou moins 60 % du projet de sculpture étaient réalisés. M. Banville, qui bénéficie de l’aide précieuse de bénévoles sur le chantier, prévoit le terminer samedi avant-midi, Environ 400 heures de travail auront été nécessaires. Si ce n’était que le papa passe toujours l’hiver au chômage, il ne pourrait se lancer dans pareils travaux, avoue-t-il.

Le gigantesque projet de sculpture sur neige comportera notamment cinq gros tuyaux (des ponceaux) pour permettre aux petits de passer d’une zone à une autre. Quatre glissades seront aussi construites, dont une intérieure dans l’un des tuyaux. Évidemment, des marches et des passages seront aménagés.

Au cours de la dernière fin de semaine, le façonnage des murs s’est amorcé afin de s’apparenter à ceux d’un véritable château. Les murs pourraient atteindre cette année une hauteur de 7,6 mètres (25 pieds), souligne M. Banville, emballé par l’ampleur de son projet.

Matière première
En raison d’un manque de matière première en 2016, le premier château de neige construit par le papa et ses acolytes était un tantinet grisâtre et occupait une superficie restreinte. Il lui avait fallu faire avec la neige qu’il avait. Mais depuis deux ans, il assure n’avoir aucun problème d’approvisionnement.

Malgré tout le temps et l’énergie investis dans la réalisation du projet, M. Banville prévoit le démolir au début du mois de mars. Comme il sera à l’extérieur de la ville pendant quelques semaines, il préfère tout mettre à terre pour une raison de sécurité.

En 2016 et 2017, il avait attendu la période de la fonte des neiges, vers la fin avril, pour le démanteler.

Fait à noter, un monumental igloo est également construit sur le terrain du citoyen. Il amuse les petits et grands puisqu’il est à hauteur d’homme.

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