Baie-Comeau enregistre un surplus de 5,5 M$ grâce à la pandémie

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 18 mai 2021
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Avec un surplus cumulé qui atteint maintenant 7 M$, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, parle d’une marge de manoeuvre pour traverser les années 2022 et 2023.

La Ville de Baie-Comeau a terminé l’année 2020 avec un surplus de 5,5 M$ et la pandémie n’y est pas étrangère, loin de là, comme le révèlent les états financiers consolidés présentés lundi.

L’aide d’un peu plus de 1,2 M$ obtenue du gouvernement du Québec pour faire face à la crise sanitaire en 2020 et 2021, jumelée à la baisse de 1,3 M$ des dépenses dans les activités régulières de la Ville, explique près de la moitié du surplus, a confié le maire Yves Montigny.

L’autre moitié provient entre autres d’un montant de 1,5 M$ puisé dans le surplus cumulé afin d’équilibrer le budget 2020, mais qui n’aura finalement pas été utilisé. Il est aussi question notamment de profits supplémentaires provenant du réseau électrique, de confirmations de subventions en cours d’année et de revenus non prévus au budget.

Une fois que la réserve pour les impacts de la COVID-19 en 2021 aura été constituée, le surplus cumulé s’élèvera à 7 M$.

Rappelons que l’an dernier, la Ville a utilisé 426 854 $ du montant de 1,2 M$ reçu de Québec pour compenser ses pertes de revenus du côté du transport en commun, du service des arts et des loisirs et de la cour municipale.

En revanche, la pandémie a aussi entraîné une chute des dépenses dans le transport en commun et le service des arts et des loisirs, mais aussi de la masse salariale des employés temporaires mis à pied sur une base ponctuelle et des frais de formation et déplacement.

Marge de manœuvre

Avec un surplus cumulé de 7 M$, la Ville de Baie-Comeau entrevoit maintenant 2022 et 2023 avec moins d’inquiétude, mais demeure prudente. « Avec la marge de manœuvre qu’on vient de se donner, il ne faut pas lâcher, même si on se sent moins pris à la gorge », a insisté M. Montigny.

Il se donne trois grandes priorités : l’augmentation des revenus de 2 M$ grâce au réseau électrique municipal et aux entreprises de la chaîne de blocs; des investissements dans l’entretien des rues, qui ont été particulièrement mises à mal au cours du dernier hiver; et l’augmentation de la valeur des maisons pour parvenir à diminuer le taux de taxation et ainsi devenir plus concurrentielle avec les autres villes du Québec.

« Si t’achètes une maison à Baie-Comeau, tu veux qu’elle prenne de la valeur, tu veux t’enrichir, c’est normal. Ailleurs, dans d’autres villes, ça fait ça. C’est commencé ici depuis cette année, on le voit, la valeur des maisons augmente et c’est une très bonne nouvelle », a précisé le maire.

L’arrêt des activités à la papetière de Produits forestiers Résolu n’a pas eu d’impact sur les revenus de taxation jusqu’à maintenant, mais des scénarios ont été élaborés en vue d’une éventuelle dévaluation dans le prochain rôle triennal qui s’amorcera en 2022. Actuellement, la papetière génère autour de 1,7 M$ en revenus dans les coffres municipaux. S’il fallait qu’elle demeure fermée, reste à savoir quelle sera la valeur de ses terrains et de ses bâtiments pour l’évaluateur.

Dette à long terme

Les états financiers 2020 révèlent aussi que la dette à long terme se situait à 85,8 M$ au 31 décembre, tandis que celle à la charge des citoyens s’établissait à 58,4 M$. La situation continue de s’améliorer puisqu’au 31 décembre 2017, la dette totale était de 100,1 M$ et celle à la charge des citoyens à 71 M$.

En 2013, à Baie-Comeau, l’endettement par unité d’habitation était de 12 400 $ comparativement à 5 500 $ pour l’ensemble du Québec, selon des données du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation transmises par M. Montigny. Aujourd’hui, le montant a fléchi à 8 016 $ à Baie-Comeau, mais a augmenté à 6 900 $ pour le Québec.

« La situation de l’endettement à Baie-Comeau est pas mal meilleure pour les citoyens qu’elle ne l’était à l’époque » a tenu à souligner le maire. Il est d’autant plus fier de ce résultat que la portion de la dette qui provient de contributions gouvernementales s’est passablement maintenue, alors que celle attribuable aux citoyens a diminué.

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