Ligne Appalaches-Maine : les Premières Nations mettent Hydro en demeure

Par Steeve Paradis 6:18 PM - 6 juillet 2021
Temps de lecture :

Cinq communautés autochtones mettent Hydro-Québec en demeure afin qu’elle suspende son projet d’exportation d’électricité vers le nord-est américain.

Les cinq communautés autochtones qui s’opposent au projet de construction d’une ligne d’interconnexion entre le réseau électrique québécois et celui du Maine, aux États-Unis, passent à une nouvelle offensive. Elles viennent de mettre en demeure le gouvernement du Québec et Hydro-Québec de suspendre leur projet.

« Si Québec et Hydro-Québec n’obtempèrent pas, il y aura poursuite devant les tribunaux, avec l’intention de stopper le projet d’exportation d’hydroélectricité vers le Maine et le Massachusetts », de soutenir la coalition dans un communiqué.

Selon le regroupement de Premières Nations, dont fait partie le Conseil des Innus de Pessamit, le gouvernement et la société d’État « s’obstinent, tous deux, à ignorer les droits ancestraux et constitutionnels des Premières Nations d’où provient plus de 36 % de l’électricité devant être exportée vers les États-Unis et ce, sans que celles-ci n’aient jamais été consultées, compensées ni accommodées ».

Du même souffle, la coalition assure que le processus ayant conduit à l’adoption du décret autorisant le projet nommé Ligne d’interconnexion des Appalaches-Maine est entaché « d’irrégularités graves » et serait inconstitutionnel, à ses yeux.

Les autochtones soutiennent également qu’Hydro hausse de façon significative sa puissance installée sur leurs territoires ancestraux, alors que la capacité hydrique se réduit.

« Nos Premières Nations ne sont pas sans constater un déficit hydrique sans précédent attribuable aux changements climatiques. (…) Comment Hydro-Québec va-t-elle résoudre la quadrature du cercle en procurant de l’électricité aux Américains précisément en période d’accroissement de la demande dans le nord-est des États-Unis, alors que le régime hydrique va être en-deçà des minimums historiques connus? », ajoute-t-on.

Pour le regroupement, si la société d’État et le gouvernement n’entreprennent pas les études demandées « et ne procèdent pas à la mise en place des mesures d’insertion requises dans le cas de tout projet sur nos territoires ancestraux, (…) on se reverra en cour! »

Outre les Innus de Pessamit, les Anishnabeg de Lac Simon, Kitcisakik et Abitiwinni ainsi que la communauté atikamekw de Wemotaci font partie de cette coalition.

Partager cet article