Grand écart de locaux à louer entre les centres-villes de Mingan et Marquette
La rue De Puyjalon fait face à d’importants défis d’occupation commerciale, qui devraient diminuer avec l’érection d’une place publique dans le centre-ville du secteur Mingan, croit le président de Côté Mercier Conseil immobilier.
Selon une étude sur l’inoccupation commerciale et industrielle dans certains centres-villes du Québec, Baie-Comeau se situe au-dessus de la moyenne en ce qui concerne les locaux à louer. Mais ce chiffre va en diminuant et les écarts sont quand même significatifs entre les artères commerciales de Mingan et de Marquette.
Sur les 58 rues commerciales étudiées, répartis dans neuf régions de la province, le taux d’inoccupation global s’établit à 5,5 % en 2021. Sur la Côte-Nord (seule Baie-Comeau est étudiée), il est de 9,9 %. Il se chiffrait toutefois à 12,5 % un an plus tôt et à 14,8 % en 2019.
« À Baie-Comeau, ça va assez bien, l’économie semble reprendre un peu de souffle », lance Christian-Pierre Côté, président de Côté Mercier Conseil immobilier, la firme d’évaluation qui a mené l’étude.
Cette affirmation, M. Côté sait bien qu’elle n’est pas partagée par tous dans la région. Bien des citoyens croient au contraire que la situation est pire que jamais, mais l’expert n’est pas du même avis.
« J’entends ça aussi. Je parle régulièrement à des entrepreneurs qui me disent que la Côte-Nord, ce n’est plus ce que c’était, mais ils disent ensuite qu’ils travaillent comme jamais et qu’ils manquent d’employés. Je ne suis pas pessimiste pour la suite des choses », a-t-il ajouté.
À Baie-Comeau, Place La Salle et la rue De Puyjalon ne sont pas identiques en matière de locaux à louer, loin de là. Sur l’artère commerciale du secteur Marquette, le taux d’inoccupation est de 3,6 % en 2021 (7,4 % l’an dernier), alors que sur De Puyjalon, il se situe à 17,9 %, en baisse de 3,5 % par rapport à 2020. Sur Bossé, le taux d’inoccupation s’établit, pour une deuxième année consécutive, à 8 %.
« Les chiffres sont peut-être un peu tronqués à Baie-Comeau. À titre d’exemple, sur Place La Salle, on voit bien que certains locaux sont inoccupés, mais ils ne sont pas à louer sur le marché. Sur De Puyjalon, il y a certainement des défis importants à relever », fait valoir Christian-Pierre Côté.
Une place stimulante
Ce dernier estime cependant que le projet de place publique dans le centre-ville Mingan devrait vraisemblablement stimuler la location de commerces. « Une place publique, ça encourage l’appropriation du lieu, du quartier, et la création de commerces de proximité. Avec ce projet, ce centre-ville est sans doute sur la bonne voie. »
Le président de Côté Mercier Conseil immobilier indique par ailleurs que le grand nombre de locaux commerciaux à louer n’est pas exclusif à la Côte-Nord. « On observe sensiblement la même chose dans les centres-villes traditionnels comme ceux de Chicoutimi, Jonquière et Rimouski », a-t-il assuré.
Les centres-villes qui sauront attirer et fidéliser les clients dans des commerces de proximité ont un bel avenir devant eux, croit l’évaluateur immobilier.
« Les commerces de proximité des centres-villes ont peut-être été un peu moins victimes de la pandémie que ceux situés dans des centres d’achats, car peut-être que bien des gens n’avaient pas consommé en ligne avant la pandémie mais depuis, tout le monde l’a fait et le phénomène ne devrait pas aller en diminuant », conclut M. Côté.
