Une année s’achève, une autre commence, mais les défis demeurent les mêmes pour la Côte-Nord. Le déclin démographique continue de hanter les esprits et les remèdes pour stopper l’exode ne sont pas légions. Existe-t-il une panacée miraculeuse?
Dans la Manicouagan, on y réfléchit depuis deux ans. La Ville de Baie-Comeau avait créé un comité citoyen, réunissant plusieurs brillants esprits.
Ils ont identifié 17 enjeux et suggéré des solutions, qui n’ont jamais été communiqués au public. Le rapport du comité a été acheminé à la MRC de Manicouagan qui s’était engagée dans une démarche similaire, après avoir financé une étude réalisée par la firme Léger pour le compte de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan.
Là encore, motus et bouche cousue! Rien ne transpire de ces études qui devraient avoir pour conséquence de mobiliser la population et les principaux acteurs de la scène régionale. Même le préfet de la MRC de Manicouagan ignorait que la Ville de Baie-Comeau lui avait transmis le rapport de son comité citoyen. On ne peut pas dire que l’on pèche par excès de communication et de transparence.
Heureusement que le coprésident de ce comité, l’ancien maire Ivo Di Piazza, a laissé échapper quelques bribes de ce rapport dans une entrevue à la journaliste Charlotte Paquet.
Heureusement également que le préfet Marcel Furlong a aussi mentionné à cette dernière, après avoir découvert que la MRC avait reçu le fameux document, que les constats du comité citoyen rejoignaient les résultats de l’étude sur l’exode de la population réalisée par la firme Léger au début de 2022.
Pourquoi tant de mystères? Pourquoi ne pas rendre publiques ces études? Les citoyens ont le droit de savoir pourquoi les gens plient bagage, désertent la région pour aller s’établir ailleurs, alors que notre région constitue l’ŒIL du Québec.
Vous connaissez l’histoire : il y a plus de 214 millions d’années, une météorite percutait la Terre de plein fouet pour créer le deuxième plus grand lac naturel du Québec, soit le réservoir Manicouagan. On dit que son nom provient probablement d’un mot innu pouvant signifier « où se trouve le bouleau ».
Que faisait-on avec de l’écorce de bouleau? Des canots! Un peu à l’image de celui du colonel McCormick, fondateur de Baie-Comeau et un des grands visionnaires de la Côte-Nord.
Je présume que vous devinez où je veux vous amener. En effet, en novembre dernier, la MRC de Manicouagan a procédé au dévoilement de son image de marque, fruit d’une année de travail concerté et de l’accompagnement d’une firme spécialisée en la matière, l’agence Hula Hoop de Montréal.
Cette image est destinée à caractériser l’ADN du territoire de la MRC de Manicouagan. Le slogan choisi est particulièrement pertinent et mobilisateur : Manicouagan, Terre de visionnaires. En fait, il se fait l’écho de l’histoire de ce vaste territoire, où les ressources naturelles ont joué un grand rôle dans l’attractivité et le peuplement de ce dernier.
Godbout n’était-elle pas un havre pour le commerce des fourrures au XVIIe siècle? N’a-t-elle pas propulsé de grands visionnaires comme Napoléon-Alexandre Comeau, naturaliste légendaire surnommé le Roi de la Côte-Nord, ou Mgr N.A. Labrie, évêque fondateur du diocèse de la Côte-Nord du Saint-Laurent, l’actuel diocèse de Baie-Comeau.
On pourrait poursuivre cette énumération sur plusieurs pages. Qu’il suffise de mentionner la présence autochtone à Pointe-Lebel il y a plus de 7 000 ans. Qu’il suffise de rappeler les grandes exploitations forestières et les peuplements liés à la colonisation du territoire tant à Ragueneau qu’à Pointe-aux-Outardes et j’en passe.
À tout bon slogan, il faut un logo significatif et représentatif. Dans celui de la Manicouagan, on retrouve l’ŒIL du Québec dans ce « O » qui ne manquera pas d’inspirer des campagnes de promotions axées sur nos atouts pour attirer d’autres personnes chez nous.
La rétention de la population est aussi un enjeu majeur dans cette campagne. Elle passe par de meilleures infrastructures et la diversification des services publics de même que par le désenclavement de la Côte-Nord. Notre région a voté du « bon bord » lors de la dernière élection québécoise. Reste à savoir si cela se traduira par la construction d’un pont sur la rivière Saguenay.
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