Du « jamais vu » pour des résidents de Baie-Saint-Paul

Par Émélie Bernier 3:26 PM - 1 mai 2023 Initiative de journalisme local
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Les sinistrés sont accueillis à l’aréna de Baie-Saint-Paul.

Plusieurs dizaines de personnes convergeaient vers à l’aréna de Baie-Saint-Paul, transformé en refuge pour les sinistrés des inondations.

Du nombre, Vartan Hezaran,  Denise Lebeau et leur chat Banjo.  Ils ont quitté leur maison de la rue Clarence-Gagnon après que la Sûreté du Québec leur ait intimé de le faire. « On a eu tout juste le temps de prendre le chat et on est venu ici », indique Mme Lebeau.  Déjà plusieurs pouces d’eau s’accumulaient dans le sous-sol de la demeure qu’ils habitent depuis seulement un an, après l’incendie de leur ancienne propriété à Saint-Urbain.

Vartan Hezaran, Denise Lebeau et Banjo.

Un café et un sandwich à la main, le couple gardait le sourire, préférant ne pas penser à ce qui les attend lorsqu’ils réintègreront leur domicile. « On prend ça un moment à la fois », confiaient-ils, philosophes.

Attablés à l’étage de l’aréna, Nancy Perron, Céline Côté, Jean Clément et Michèle Bradet discutaient autour d’un café.  

« On est tous évacués », confirment-ils en chœur. « J’étais au travail, je pensais rentrer chez nous, mais la route est coupée », confie Mme Bradet, qui habite sur la rue Tremsim. « Ils m’ont chipé ici, les policiers m’ont mis dehors. Je n’ai rien, mais je suis à côté de la rivière… Ça prendrait une grosse vague,  mais ils ne prennent pas de chance », dit Mme Perron qui habite sur la rue Saint-Edouard depuis 8 ans. Selon elle, de nombreux arbres arrachés compliquent la situation.

Les lendemains seront difficiles pour certains résidents du secteur Tremsim, constate-t-on autour de la table. « La maison d’une des mes voisines avait de l’eau jusqu’à la moitié des fenêtres.  Un autre voisin aussi. Il a mis des pompes, mais… », confie avec empathie Mme Perron.

Céline Côté, Jean Clément et Michèle Bradet.

Jusqu’ici, ces citoyens se croyaient à l’abri des inondations et des avaries climatiques qui font la manchette au Québec. «Y’a pas longtemps, on se disait justement qu’on était donc chanceux de vivre à Baie-Saint-Paul. On est bien dans Charlevoix, pas de tornades, pas de gros vents… mais là, on est pas bien… », lancent-ils avec un sourire résigné.

Il n’y a pas d’électricité à l’aréna, mais on y sert du café et des collations. Les gens qui craignent pour leur sécurité et les évacués sont priés de s’y rendre.

Les HLM de la rue de la Tannerie s’ajoutent aux nombreuses évacuations ordonnées par mesure préventive. Une quarantaine de résidents sont concernés.

Au moment d’écrire ces lignes, on était toujours sans nouvelle des deux pompiers emportés par le courant.

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