Antonio Hortas découragé d’Air Liaison

Par Karianne Nepton-Philippe 12:00 PM - 6 octobre 2023 Initiative de journalisme local
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Antonio Hortas est découragé du service aérien d’Air Liaison. Photo Benoit Jobin / Radio-Canada

Arrivé à l’aéroport de Baie-Comeau à 8 h 45, Antonio Hortas a réussi à atterrir à l’aéroport de Saint-Hubert à 21 h 45. Au-delà d’une mésaventure longue et pénible, il est totalement découragé du service à la clientèle inexistant d’Air Liaison. 

« Ça joue au fou », lance le Baie-Comois et président de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan, après s’être fait raconter des histoires contradictoires chaque fois qu’il appelait au service à la clientèle afin d’obtenir plus de détails sur la situation et les retards du transport aérien. 

C’est un bris qui serait la cause des retards qui ont suivi tout au long de la journée. « Vous nous niaisez depuis ce matin, vous refusez de nous rembourser. Je n’en ai pas contre le fait que ton avion est brisé, j’en ai contre la façon dont tu nous traites », exprime-t-il. 

« Tu parles à un, il te raconte une histoire. Tu parles à l’autre et ce n’est pas la même histoire… Au moins, si vous nous mentez, ne nous prenez pas pour des valises ! Racontez la même histoire à tout le monde », s’insurge le principal intéressé. 

M. Hortas indique que si, à 8 h le matin, lors de son premier appel à Air Liaison, la compagnie lui avait donné l’heure juste et les options qui se présentaient à lui, il aurait tout à fait compris et aurait trouvé une autre façon de se rendre à Montréal. 

Pour démontrer le service déficient de la compagnie aérienne, ce dernier raconte : « À l’aéroport de Sept-Îles, tout le monde se jasait. Si ce n’est pas toi qui es dans le pétrin, c’est l’autre qui te raconte ce qu’il a vécu la semaine passée. »

« Air Liaison est le nouveau sous-traitant d’Air Canada pour desservir la Côte-Nord. Tu mets deux pas bons ensemble, ça ne peut pas donner un génie ça ! Même la Société des traversiers du Québec, qui n’est déjà pas le premier de classe, a compris que ça prend au moins deux bateaux », s’exclame-t-il. 

Plainte 

Lorsqu’il est questionné à savoir s’il a déposé une plainte officielle à la suite de sa mésaventure, Antonio Hortas répond : « À qui ? »

« L’employé au service à la clientèle [au téléphone] me dit que je dois écrire au service à la clientèle… Je suis en train de te parler ! Je comprends que vous n’avez pas deux avions, mais que vous avez trois services à la clientèle différents », envoie-t-il, découragé, à l’employé au bout du fil. « On est où ? J’ai l’impression qu’une caméra me filme », laisse tomber le Nord-Côtier, découragé du manque de communication de la compagnie aérienne. 

Que s’est-il passé ?

La mésaventure d’Antonio Hortas remonte au vendredi 22 septembre. Sur papier, il quitte Baie-Comeau le matin à 9 h 30. L’avion se rend à Sept-Îles, là où il y a une période d’attente prévue, pour ensuite repartir vers l’aéroport de Saint-Hubert, avec un arrêt à Québec. L’arrivée à Saint-Hubert doit se faire aux alentours de 13 h. 

Mais, ce n’est pas du tout de cette façon que la journée s’est déroulée, raconte M. Hortas. Dans un courriel à 8 h, Air Liaison prévient que l’avion qui s’arrête à Sept-Îles et à Québec a un problème. Cela causera un décalage dans le retour, en provenance de Sept-Îles, à Saint-Hubert de plus ou moins deux heures, soit aux alentours de 15 h. 

« Quand je reçois ça, je téléphone à Air Liaison parce qu’il n’y a rien sur Baie-Comeau », explique-t-il.  La personne au bout du fil lui répond à ce moment : « Baie-Comeau, vous n’êtes pas affectés. Vous allez juste attendre un peu plus longtemps à Sept-Îles avant de repartir. »

C’est une fois arrivé à l’aéroport à 8 h 45 que tout part en vrille. Un autre passager attendait le même avion. Il avait aussi téléphoné pour obtenir les mêmes renseignements que M. Hortas concernant le départ de Baie-Comeau. L’employé sur place informe les passagers qu’il s’agit du même avion et que le départ de Baie-Comeau se fera à 13 h pour arriver aux alentours de 17 h à destination.

Antonio Hortas prend son mal en patience et profite du temps à Baie-Comeau pour travailler. « Je veux bien leur donner une chance », mentionne-t-il. Cependant, à 13 h, aucun avion et aucune nouvelle. L’employé s’informe et il se fait dire que l’avion « sera là à 14 h ». 

« On appelle Air Liaison qui nous raconte la même affaire. L’avion n’est pas en route encore », poursuit-il. La compagnie aérienne informe à ce moment qu’il est impossible de se faire rembourser.

« Moi, je vais rester ici. Ton avion, peu importe elle arrive à quelle heure, je vais la prendre et je vais aller au bout de l’aventure », s’exclame-t-il. L’avion est arrivé vers 14 h à Baie-Comeau. Le principal intéressé a attendu de 15 h à 17 h 30 à Sept-Îles. « Je suis arrivé à 21 h 45 à Montréal, sans aucune explication », indique ce dernier. 

« Mon point, c’est que ça se peut que tu aies un bris, mais je ne comprends pas que tu n’aies pas d’autres avions. Ça veut dire que tu n’as peut-être pas les moyens d’avoir une compagnie aérienne », s’insurge M. Hortas. 

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