La nouvelle offre de LeBel déterminante pour les grèves dans le secteur public
Les dirigeants syndicaux Eric Gingras, de gauche à droite, CSQ, Robert Comeau, APTS, Magali Picard, FTQ et François Énault, CSN défilent en front commun le jeudi 30 mars 2023 devant l'Assemblée nationale à Québec. La Presse Canadienne /Jacques Boissinot
La nouvelle offre que doit déposer Québec dimanche sera déterminante, maintenant que trois grèves s’annoncent dans le secteur public.
Le front commun, constitué de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS, qui représentent ensemble 420 000 membres, a annoncé une première journée de grève, le 6 novembre.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, a annoncé deux journées de grève les 8 et 9 novembre.
Et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui représente 65 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire a son mandat de grève en poche, mais n’a pas encore décidé à quel moment elle l’exercerait. Une de ses instances doit se réunir, le 2 novembre, pour faire le point sur la situation. Elle pourrait vraisemblablement décider de la date du débrayage.
Les négociations entre Québec et les syndicats du secteur public durent depuis des mois; elles avaient commencé au début de l’année. Québec avait déposé ses offres en décembre; les syndicats avaient déposé leurs demandes à l’automne 2022.
L’offre de Québec est de 9 % d’augmentation sur cinq ans, auquel il ajoute un montant forfaitaire de 1000 $ la première année. À cela, il ajoute une somme équivalant à 2,5 % réservée à des «priorités gouvernementales», ce qui fait qu’il présente son offre comme valant 13 % sur cinq ans.
Le front commun réclame plutôt un contrat de trois ans, soit l’Indice des prix à la consommation plus 2 % pour la première année, ou bien 100 $ par semaine, selon la formule la plus avantageuse pour les travailleurs, puis l’IPC plus 3 % pour la deuxième année et l’IPC plus 4 % pour la troisième année.
Encore vendredi, le premier ministre François Legault défendait l’offre gouvernementale, en précisant qu’«un pour cent, pour nous, c’est 600 millions (de dollars) par année».
«Faut être réaliste et faut juste être sensible là», a-t-il ajouté.
Lorsqu’elle déposera sa nouvelle offre dimanche, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, annoncera également ce qu’il adviendra des primes qui sont versées à des milliers de travailleurs des réseaux publics.
Il s’agit de primes versées au personnel infirmier, aux psychologues, à ceux qui travaillent auprès d’une clientèle hébergée en CHSLD, aux ouvriers spécialisés, par exemple.
L’ensemble de ces primes vaut 600 millions $, avait précisé la ministre LeBel en entrevue. Cela peut représenter plusieurs milliers de dollars pour chaque travailleur concerné.
Le versement de certaines de ces primes devait prendre fin le 31 mars, mais celles-ci avaient été prolongées depuis. On attend maintenant de savoir si Québec utilisera à son tour ce levier pour mettre de la pression sur les syndicats en en interrompant le versement.
En septembre, la ministre LeBel s’était engagée à maintenir ces primes jusqu’en décembre, le temps de finaliser la négociation des conventions collectives, mais à la condition expresse que les syndicats réduisent le nombre de leurs demandes sectorielles. On ignore si elle a été satisfaite des démarches qu’ils ont faites en ce sens depuis.
Les demandes sectorielles sont celles qui touchent les conditions de travail dans les secteurs comme l’éducation et la santé.
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