Coupures à TVA : les deux journalistes de la Côte-Nord conservent leur poste

Par Johannie Gaudreault 11:15 AM - 3 novembre 2023
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Plus tôt cette année, des manifestations avaient eu lieu pour soutenir André Normandeau. Photo archives

Les deux journalistes de la Côte-Nord, Alexandre Cantin et André Normandeau, ne sont pas touchés par la suppression de 547 postes annoncée par le Groupe TVA le 2 novembre. Mais c’est le cas pour certains de leurs collègues.

À Sept-Îles, le directeur de comptes, Sylvain Caron, a été licencié. Il venait également en support au journaliste en tant que caméraman. M. Cantin deviendra donc journaliste-vidéaste à temps plein comme son collègue de Baie-Comeau.

Pour Alexandre Cantin, cette nouvelle bombe qui est tombée hier dans le monde des médias est « d’une tristesse ». « Nous sommes un duo depuis 25 ans, a-t-il laissé tomber au téléphone en faisant référence à son collègue qui a perdu son emploi. On s’aidait de temps en temps, surtout quand ça bougeait. »

Ce n’est pas la première fois que le journaliste à l’emploi depuis 1997 à TVA fait face à une transformation de son poste. Mais cette fois-ci, on parle d’une « réduction majeure. Ce n’est pas le fun pour tout le monde », commente-t-il.

André Normandeau, quant à lui, a vécu un dur réveil. « C’est pire que je pensais. Nous serons 6 pour faire un bulletin de nouvelles », témoigne-t-il en précisant que le mot qui lui vient à l’esprit pour commenter la situation est « stupéfaction ».

Depuis que son poste avait été mis en jeu en février dernier, le journaliste baie-comois s’attendait au pire, mais pas aussi rapidement. « Je pensais qu’en février 2024, ça se pourrait que je reçoive un autre avis de licenciement. Mais c’est plus tôt qu’envisagé et ça concerne ceux qui m’entourent. »

« C’est dommage, poursuit M. Cantin. Les gens sont attachés à TVA même si on remarque que les jeunes sont moins à l’écoute. » Comme le mentionne le Septilien, les revenus de la filiale sont à la baisse. « Il n’y a pas un modèle d’affaires qui tiendrait », croit-il.

Dans le néant

Comme les employés congédiés travailleront encore 16 semaines pour le Groupe TVA, les travailleurs qui conservent leur poste sont encore dans le néant. « On ne peut pas répondre à toutes nos questions pour le moment. Il y a encore des zones d’ombre », confirme André Normandeau.

En ce qui concerne les deux stations nord-côtières, il est trop tôt pour dire si elles seront conservées. « J’ai déjà déménagé dans plus petit en juin, mais j’ai encore pignon sur rue à Baie-Comeau », divulgue M. Normandeau.

Les deux journalistes-vidéastes de la Côte-Nord ont une pensée pour leurs collègues qui sont touchés par la vague de suppression d’emplois.

À Rimouski, les coupures de postes sont plus importantes. Au lieu d’une vingtaine d’employés, le Groupe TVA ne conserverait que quatre personnes, soit les journalistes Katia Laflamme et Martin Blanchet ainsi que deux caméramans.

Les bulletins d’information régionale seront désormais produits à Québec. D’une durée de 18 minutes, ils diffuseront encore des reportages régionaux, mais ils seront présentés par un chef d’antenne de Québec.

Les commentaires ont déferlé sur les réseaux sociaux à la suite de cette annonce crève-cœur de l’entreprise médiatique. Certains ont même qualifié le 2 novembre de « jeudi noir ».

Par courriel, l’équipe des Affaires publiques de Quebecor a confirmé qu’une vingtaine de journalistes, majoritairement temporaires, verront leur poste aboli en région et à Montréal.

«Parmi ceux-ci, aucun poste de journaliste ne sera touché sur la Côte-Nord. Pour ce qui est des bulletins régionaux quotidiens, la durée est ramenée à celle de 2020, soit 18 minutes », écrit-on.

Avec Sylvain Turcotte

Alexandre Cantin (à gauche) perdra son collègue Sylvain Caron au printemps 2024. Photo courtoisie